Chronique MMCQ – La force du maillage

Chaque entreprise aborde ces défis à sa façon. En Mauricie et au Centre-du-Québec, certaines misent sur un réseau d’affaires fort qui leur permet d’établir des collaborations gagnant-gagnant.

C’est le cas notamment d’Hydrexcel. Les dirigeants de l’entreprise, qui œuvre dans le domaine de l’équipement industriel, misent sur la transparence pour relever ses défis. Joaquim Blanchette, directeur général et associé, s’implique dans plusieurs organisations liées au domaine. Au fil de ces implications, il a su tisser des liens forts avec d’autres manufacturiers de la région.

Il en est venu à développer des partenariats d’affaires avec deux entrepreneurs rencontrés dans des activités d’affaires, avec qui il répond à des appels d’offres pour des contrats où les entreprises sont complémentaires. L’information stratégique qu’il reçoit lui permet également de savoir, bien avant qu’ils ne soient rendus publics, quels projets sont en développement, ce qui lui permet de se positionner.

Mais au-delà du développement des affaires, cette participation l’entoure également d’un réseau qui lui permet de rebondir en cas de difficultés. Ce réseau s’est manifesté lorsqu’il a perdu l’un de ses plus gros clients. Plutôt que de prospecter seul, il a informé les entrepreneurs de son réseau de la situation. Ces derniers ont alors été nombreux à l’informer des besoins qu’ils avaient et où son entreprise pourrait être mise à profit. D’autres l’ont référé à des entreprises qui pourraient avoir besoin de ses services.

Dans le contexte actuel, tout pousse les manufacturiers à rester à l’usine. L’économie tourne bien et les défis de main-d’œuvre occupent bon nombre d’entre eux. Pourtant, l’exemple d’Hydrexcel comme celle de plusieurs entreprises démontre combien l’établissement d’un réseau fort autour de l’entrepreneur est une richesse, un actif qui peut s’avérer extrêmement payant.

Mise en commun de ressources humaines, prêt de matériel, conseils et références sur des fournisseurs… Les réseaux d’entrepreneurs qui vivent une même réalité sont certainement une façon de développer une belle agilité en ces temps où le changement rapide et la nécessité de s’adapter est devenu la norme.

La capacité à développer des collaborations a été à la base du renouveau économique de la Beauce, mais également de Shawinigan et de Drummondville. Les entreprises qui arriveront à changer leur perspective et à voir, dans ce qu’il considérait peut-être être un compétiteur hier, un allié potentiel, s’ouvriront des perspectives intéressantes. Celui qui arrivera à connaître suffisamment l’entreprise de l’autre pour savoir en quoi ils peuvent s’aider mutuellement également.

En ce sens, ces quelques heures passées chaque semaine à s’impliquer dans une organisation ou à participer à des activités d’un réseau d’affaires dans lequel ils se reconnaîssent permettront à bien des manufacturiers de retirer des bénéfices qui pourraient aller bien au-delà des connaissances et du plaisir qu’il en retirera. « Ne juge pas la journée en fonction de la récolte du soir mais d’après les graines que tu as semées » disait l’écrivain écossais R.L. Stevenson. Voilà de quoi réfléchir.

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