Le budget 2024-2025 du Québec, présenté récemment par le ministre des Finances, M. Éric Girard, suscite des réactions variées parmi les acteurs économiques de la province. Les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), Propulsion Québec, et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) ont chacun partagé leurs perspectives, reflétant un mélange de déception et d’approbation pour certaines mesures. L’analyse qui suit met en lumière les points saillants de leurs interventions respectives dans les dernières heures.
Le MEQ exprime une profonde déception, soulignant l’absence de mesures concrètes pour stimuler la productivité et soutenir la main-d’œuvre dans le secteur manufacturier. Malgré des investissements annoncés dans l’innovation et certains secteurs industriels, la présidente-directrice générale de MEQ, Véronique Proulx, critique le manque d’engagement du gouvernement face aux recommandations de l’organisation, notamment sur la revalorisation des crédits d’impôt en recherche et développement et la formation de la main-d’œuvre. Un immobilisme qui, selon elle, pourrait freiner la compétitivité économique du Québec.
« Il s’agit d’un budget qui aura peu d’impact pour l’économie et la productivité de nos entreprises manufacturières. Il faut davantage de cohérence dans les choix budgétaires et les priorités gouvernementales. MEQ est déterminé à travailler avec le gouvernement pour promouvoir des politiques qui favorisent la croissance économique, la compétitivité et la prospérité à long terme du Québec », mentionne Véronique Proulx.
Propulsion Québec, représentant la grappe des transports électriques et intelligents (TEI), accueille favorablement l’accent mis sur l’éducation et la formation. Cependant, l’organisation a mentionné regretter le manque d’initiatives directes pour lutter contre les changements climatiques et soutenir spécifiquement l’industrie des TEI.
La réduction annoncée des rabais du programme Roulez vert et l’absence de mesures pour améliorer l’accès au capital pour les entreprises des TEI sont perçues comme des manques significatifs. Néanmoins, l’allocation de fonds pour la mobilité et l’électrification du transport collectif est saluée comme un pas dans la bonne direction.
De son côté, la FCEI a exprimé une vive déception à l’égard du budget, estimant qu’il ne répond pas suffisamment aux besoins des petites et moyennes entreprises (PME) du Québec. La coupe de l’aide directe aux PME et l’absence de mesures pour alléger la fiscalité des petites entreprises sont particulièrement critiquées. François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI, a d’ailleurs souligné l’importance cruciale des PME dans l’économie québécoise : « Le contexte économique est difficile, certes, mais c’est justement pourquoi ce budget devait répondre aux PME québécoises. Leur état est critique selon les données de la FCEI : 2023 a été la pire année en matière de confiance en 15 ans, à l’exception de 2020. Pour assurer un avenir plus positif pour tous, ce budget devait miser sur les petites entreprises qui représentent la majorité des emplois du secteur privé au Québec. On y voit des décisions pour encourager certains secteurs jugés stratégiques et on laisse les autres dans un environnement défavorable. Nous cherchons où est la vision du gouvernement pour la relance des PME. »
Alors que le gouvernement du Québec met en avant des mesures visant à soutenir l’éducation, la formation et certains secteurs stratégiques, les réactions des différents acteurs économiques révèlent des attentes diverses et souvent non comblées. La suite des événements déterminera si les mesures prises pourront effectivement répondre aux enjeux critiques de productivité, d’innovation et de soutien aux PME dans un contexte économique incertain.
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