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Bruit industriel – Des pathologies aux technologies

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Au Québec et dans plusieurs pays industrialisés, les pertes d’audition et la surdité causées par le bruit en industrie représentent une des principales maladies professionnelles. En plus des troubles du sommeil, le bruit jugé indésirable entraîne à la longue des niveaux élevés d’anxiété, de stress ou d’irritabilité. Pourtant, même si cette affection peut être évitée ou limitée, le nombre de cas continuent d’augmenter, alors que les moyens pour la prévenir sont bien connus et que les technologies pour réduire le bruit ou l’annuler existent et sont disponibles.

Le bruit court

En général, les sons perçus par l’oreille humaine sont agréables. Toutefois, s’ils sont intenses, déplaisants ou inattendus, ils se transforment alors en bruit. À partir de 75 dB, ils sont pénibles et deviennent dangereux à plus de 85 dB.

Le bruit représente l’agresseur auquel le plus de travailleurs sont exposés. La visite des inspecteurs de la CNESST dans des usines où on retrouve une surexposition au bruit est fréquente. L’entreprise s’expose alors à des coûts d’indemnisation pour les employés victimes de surdité professionnelle. De plus, on doit considérer les impacts sur les accidents de travail (effet masquant et stressant).

Le bruit interfère également sur l’absentéisme au travail. En effet, le travailleur cherche à éviter d’être présent dans un environnement trop bruyant. De plus, la surdité partielle peut également masquer des signaux d’avertissement importants.

« La surdité partielle peut masquer une sonorité élevée comme le bruit de recul des camions ou des chariots élévateurs en marche ou encore le signal d’alarme d’incendie », souligne Tien-Dat Vu, président de Vinacoustik.

Par ailleurs, le bruit possède un niveau et une fréquence; c’est en quelque sorte sa signature. On distingue plusieurs niveaux de bruit. Les bruits continus se prolongent dans le temps alors que les bruits d’impacts viennent à la suite de chocs séparés entre eux par plus d’une seconde.

En général, la majorité des entreprises utilisent des équipements vétustes, encore opérationnels mais très bruyants comparés à des machines récentes plus efficaces et moins bruyantes. À ce chapitre, les produits européens sont beaucoup moins bruyants que ceux d’Amérique du Nord en raison des normes et standards plus sévères de l’Europe en la matière. Le bruit est traité à la source et non à travers des mesures de mitigations additionnelles qui sont plus coûteuses et moins efficaces.

« Enfermer » le bruit

Des moyens élémentaires aux mesures techniques et administratives, plusieurs solutions peuvent permettre des changements importants dans l’environnement sonore d’une usine. Le simple fait de graisser ou d’équilibrer une pièce d’équipement (ce qui contribue d’ailleurs à en augmenter la durée de vie), de colmater les fuites d’air comprimé, peut faire économiser énergie et argent tout en réduisant le bruit.

« Une façon de réduire le bruit, c’est d’ajouter l’absorption », explique Guillaume Caron, ingénieur chez Novika. « Il existe différentes techniques : soit que l’absorbant soit apposé sur les murs, soit aussi qu’il soit accroché au plafond (baffle). L’absorption à la verticale et l’ajout d’absorbants rendent le local moins réverbérant (écho). Il s’agit d’une approche peu couteuse, tout comme d’autres techniques dont les enceintes de confinement du bruit (capotage) ou les écrans acoustiques. »

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Un son peut en éliminer un autre. L’idée que les ondes sonores peuvent à toutes fins pratiques s’annuler a conduit au développement de plusieurs applications. Ainsi, ventilateurs et climatiseurs, équipements médicaux, hottes de cuisine ou encore les transformateurs industriels peuvent maintenant bénéficier de cette innovation.

Par Roger Riendeau

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