Quant aux réserves de combustibles fossiles, elles s’amenuisent de jour en jour et le prix du carburant ne cesse de fluctuer en fonction de l’offre et de la demande, voire sans rime ni raison. Quelle triste réalité! Ainsi, ce sont les technologies avant-gardistes qui auront désormais la cote. En conjuguant son potentiel éolien et hydroélectrique, le Québec se positionne donc avantageusement sur l’échiquier mondial; et que les sceptiques soient confondus.
Comme l’énergie engendrée par le vent est l’une des plus durables, le Québec a beau jeu d’investir dans de telles technologies novatrices. À vrai dire, rien ne représente mieux le concept de développement durable qu’une éolienne: il s’agit d’une forme d’énergie perpétuellement renouvelable qui ne rejette aucune émission polluante durant son fonctionnement, le meilleur des deux mondes quoi!
Qui plus est, selon une étude menée par le Conseil mondial de l’énergie sur les politiques énergétiques, «pour répondre à la demande en énergie de tous les habitants de la planète, l’offre doit doubler d’ici 2050». Voilà un constat qui porte à réflexion.
Au Québec, le boom éolien est en grande partie attribuable à Hydro-Québec. En effet, la société d’État a récemment lancé trois appels d’offres pour le développement et la réalisation de projets de parcs éoliens totalisant 3 500 mégawatts d’ici 2015. Toutefois, le marché américain est un passage quasi obligé: les États-Unis sont une cible de prédilection pour les firmes québécoises qui veulent demeurer dans le peloton de tête de cette sphère on ne peut plus concurrentielle.
Au Canada, l’industrie éolienne compte plus de 150 entreprises dont près du tiers oeuvre à titre de conseillers techniques. On évalue qu’environ 1 000 emplois sont reliés à ce secteur d’activités et ce nombre pourrait grimper à 1 500 dans un avenir rapproché.
De plus, selon le Global Wind Energy Outlook, le marché de l’énergie éolienne «représentera 230 000 mégawatts au plan international et 3% de la production énergétique mondiale d’ici 2020», rien de moins.
Quant au Québec, d’après les données du TechnoCentre éolien, sa production globale d’énergie éolienne s’élèvera à 4 300 mégawatts d’ici les six prochaines années. L’Estrie et la Montérégie, qui ne sont pas reconnues pour leur potentiel éolien, font néanmoins bonne figure avec une production combinée qui est de l’ordre de 700 mégawatts.
C’est à Bromont, dans l’ancienne usine de Hyundai, qu’AAER, une firme spécialisée dans la conception et la fabrication d’éoliennes de forte puissance, a élu domicile. L’entreprise est non seulement le seul fabricant d’éoliennes canadien de plus d’un mégawatt, mais elle a également créé une centaine d’emplois pour développer une expertise unique au Québec. Les dirigeants ont notamment investi 35 millions de dollars pour l’achat et le transfert de technologies mises au point par Furhlander-Pfleiderer GmbH & Co, un chef de file en matière d’énergie éolienne.
Le paradigme d’AAER repose donc sur l’avancement technologique, l’amélioration continue, l’engagement, le respect de l’environnement et les considérations sociales. «On veut que les valeurs que véhiculent les produits de notre société soient intégrées à l’ensemble de notre exploitation», souligne Dave Gagnon, président et chef de la direction d’AAER. «C’est par conviction personnelle, mais cette politique d’entreprise reflète également les valeurs des membres du conseil d’administration», ajoute-t-il.
Avec une production d’environ 400 unités par année, la compagnie veut se positionner comme «intégrateur des meilleures technologies éoliennes au monde» et vise le marché des parcs éoliens d’au plus 50 mégawatts. C’est en janvier dernier, non sans fierté, que la jeune entreprise a livré sa première éolienne de 1,5MW, un engin d’une soixantaine de tonnes, à la base militaire de Barstow en Californie.
«C’est la concrétisation de notre travail, celui de prouver à tout le monde qu’on peut fabriquer une turbine d’éolienne au Québec», a affirmé M. Gagnon en entrevue dans un quotidien en Estrie. En ce moment, près de 60% du contenu des éoliennes qui sortent de l’usine bromontoise, provient du Québec. M. Gagnon voudrait augmenter ce pourcentage à 85%. De quoi réjouir les nombreux sous-traitants de la région.
Source: AAER