Par Claude Boucher
Présenté par les Salons Industriels
La ville de Granby, porte des Cantons de l’Est, a connu une solide décennie de développement industriel. Entre 2013 et 2022, les investissements des entreprises manufacturières de Granby ont plus que doublé, passant de 76 614 225$ en 2013 à un sommet de 180 418 371$ en 2021, pour s’établir à un chiffre très enviable de 157 098 371$ l’année dernière. Les clés de ce succès : un tissu industriel diversifié, la disponibilité de terrains prêts à construire et un accompagnement dynamique.
Le secteur industriel de Granby est composé de pas moins de 269 entreprises manufacturières, qui emploient près de 9500 travailleurs. Le secteur est actif dans deux créneaux d’excellence, l’aéronautique et les véhicules spéciaux, et deux forces régionales, la transformation alimentaire et l’ingénierie hydroélectrique. Mais ce qui fait véritablement la force de Granby, c’est son attractivité pour les entreprises qui souhaitent avoir des fournisseurs locaux.
« C’est la diversification du tissu industriel de Granby qui a permis au cours des dernières années d’attirer des investissements importants », nous dit Éric Tessier, directeur du développement industriel chez Granby Industriel. « C’est le cas entre autres d’entreprises étrangères comme Millet Plastique, une entreprise française qui s’est implanté chez nous et a investi plus de 27 millions de dollars dans son usine de Granby. Les entreprises évaluent leurs besoins en termes de sous-traitance ou de services, et elles vont retrouver dans le parc industriel de Granby à peu près tout ce dont elles ont besoin, notamment en maintenance industrielle, usinage et autres services connexes. »
Autre facteur attractif important, la ville a beaucoup investi dans ses infrastructures industrielles dans les 10 dernières années, et possédait en 2015 environ 8 millions de pies-carrés de terrains prêts à développer.
« On avait des terrains « ready to build », où les études environnementales et géotechniques avaient été faites, où les autorisations environnementales avaient été obtenues, et où les services étaient arrivés. Ç’a un pouvoir d’attraction important. »
Et le résultat est colossal : on n’a qu’à circuler dans les rues du parc industriel de Granby pour y noter la présence de bâtiments industriels récents et à la fine pointe. S’il reste très peu de terrains disponibles, certains projets déjà confirmés restent à être bâtis. C’est le cas notamment de l’immense usine de l’entreprise québécoise de fabrication de remorques-citernes, Tremcar, de l’australienne Amcor déjà présente à St-Césaire qui occupera un espace industriel de 68 000 pieds carrés à Granby, et de l’important projet de la filière batteries de la coréenne Volta Énergie, un projet représentant un investissement de plus de 1 milliard de dollars américains sur 10 ans.
Un accompagnement complet
La disponibilité de terrains et bâtiments industriels n’est pas l’unique raison du développement impressionnant. Granby Industriel a pour mission d’assurer et promouvoir l’entrepreneuriat et le développement économique et industriel de son territoire. Doté d’une solide équipe d’une quinzaine de personnes, l’organisme peut aussi compter sur un solide conseil d’administration et une excellente relation avec la ville et ses élus.
« En tant qu’organisation, ce qui nous démarque, c’est notre dynamisme » nous dit Éric Tessier. « La relation de confiance qu’on bâtit avec les gens intéressés à s’établir chez nous, et l’accompagnement qu’on leur procure, c’est aussi ce qui a beaucoup aidé à développer cette nouvelle zone industrielle dans les dernières années. »
Outre le développement de relations avec les principaux joueurs clés et la présence aux évènements industriels importants, la participation de Granby Industriel aux missions du Québec à l’étranger, que ce soit pour le développement de nouveaux partenariats, l’attraction d’investissements étrangers ou encore le recrutement de main-d’œuvre outremer, joue aussi un rôle déterminant dans le succès et les réussites de l’organisme. La filière éducation et formation n’y échappe pas : la Ville de Granby a récemment conclu une entente avec l’Université de Sherbrooke pour la création d’un pôle universitaire. Granby Industriel souhaite aussi créer des liens plus étroits avec les différentes techniques collégiales liées au monde industriel.
La main-d’œuvre : un défi comme partout ailleurs
Malgré ses attraits indéniables, comme le Lac Boivin ou encore la proximité de points d’intérêts récréotouristiques des Cantons de l’Est, Granby n’échappe pas à la problématique de la pénurie de main-d’œuvre. Et Granby Industriel a aussi pour mission d’aider les entreprises à surmonter ce défi.
« Depuis trois ans, deux membres de notre équipe appuient les entreprises au niveau du recrutement de la main-d’œuvre localement », nous dit Éric Tessier. « On soutient aussi les entreprises au niveau du recrutement international, avec les journées Québec, les missions à l’étranger, au Maroc, en Colombie, en Tunisie. Et depuis le début de l’année, on a une nouvelle ressource pour les travailleurs étrangers, qui s’occupe d’aider à leur intégration au Québec et à Granby, une prise en charge pour soutenir les entreprises dans leur accueil des travailleurs étrangers. »
Mais qui dit développement industriel dit nécessairement création d’emplois. Le projet de la filière batteries de Volta Énergie créera à terme jusqu’à 1 000 nouveaux emplois, une pression additionnelle pour la région. Un défi que devra relever la région, non seulement pour le recrutement, mais aussi pour la construction de logements pour accueillir cette main-d’œuvre.
Et la suite des choses?
Pas toujours facile de soutenir un boom industriel comme celui qu’a connu Granby au cours de la dernière décennie. Pour l’heure, il reste encore plusieurs projets à ficeler et à finaliser, ce qui tient l’équipe de Granby Industriel bien occupée.
« Ce qu’on a fait jusqu’à maintenant va avoir des retombées positives encore plusieurs années », confirme Éric Tessier. « Cela dit, aujourd’hui, la ville de Granby est en train de définir sa nouvelle stratégie de développement économique qui devrait être dévoilée au courant de l’année. On a un projet d’accélérateur de croissance qui va être destiné à des entreprises qui ont développé des technologies dédiées au secteur manufacturier. On a déjà deux entreprises françaises qui se sont implantées dans le cadre d’un projet pilote. Notre objectif, c’est de poursuivre notre développement en attirant ce genre d’entreprises. »
La priorité est maintenant accordée au soutien à la transition numérique, à la robotisation et à l’automatisation. La filière « Développement durable » prendra aussi plus de place. Et si certains grands projets restent encore à finaliser, Granby passe maintenant, après 10 ans de fort développement, à l’étape de la consolidation.