Saviez-vous que l’on compte pour 65 milliards de dollars de systèmes de contrôle désuets comportant des risques, et ce, uniquement en Amérique ?
Le travail afin de mettre à jour ces systèmes s’avère colossal et réévaluer les besoins selon les nouvelles technologies disponibles fait évidemment partie de la tâche.
En effet, plusieurs risques causés par la désuétude existent et pourraient se révéler coûteux. Par exemple, dans le cas d’une pièce vitale discontinuée qui rend l’âme, on fait face à de potentiels retards et à l’augmentation des coûts en pertes de production pour corriger la situation.
Une autre problématique est la connaissance de ces systèmes qui disparait avec le retrait de la main d’œuvre, laissant les utilisateurs sans ressource.
La difficulté est de convertir ces risques techniques en risques financiers. Il est ardu de démontrer en chiffres exacts les pertes potentielles, puisque ces dernières sont basées sur des hypothèses de défaillance. Aussi, bien que désuets, la majorité de ces systèmes sont très fiables.
Alors, comment justifier l’investissement ? Il existe toutes sortes de méthodes de calcul basées sur les « MTBF » (Mean Time Between Failures) ou le « MTTR » (Mean Time To Repair), mais il n’en demeure pas moins que ces méthodes s’appuient sur des probabilités. Difficile pour un administrateur de justifier un investissement basé sur des pertes hypothétiques!
Il est préférable de trouver des cas réels démontrant les pertes réelles relatives à la désuétude d’un système versus un système qui a été mis à jour.
Beaucoup de secteurs industriels ne sont pas automatisés. Il est primordial pour ces secteurs de penser à une éventuelle automatisation s’ils veulent demeurer compétitifs et conformes aux tendances des marchés.
Le principal risque encouru en conservant les méthodes manuelles de fabrication est de se voir dépassé. Dépassé en matière de coûts de production, capacité de production et qualité de production. On peut ainsi facilement imaginer les conséquences.
L’urgence d’agir étant relative à la tendance du marché dans lequel on œuvre, le signal d’action devrait être lorsqu’un acteur du même secteur d’activité que nous entreprend un projet d’automatisation, il est temps d’emboiter le pas sans attendre.
Dans certains cas, le retard peut s’avérer fatal. Il est bien avisé d’avoir son plan d’automatisation prêt. L’idéal, c’est d’être un pionnier et de prendre l’avance sur les autres.
Comment justifier l’investissement pour l’automatisation d’un secteur ? À l’instar d’une mise à jour de système, il est beaucoup plus facile de démontrer le retour sur l’investissement.
Généralement, lors de l’automatisation de nouveaux secteurs, il y aura des suppressions de postes, ceci ayant un effet direct sur les coûts de la main-d’œuvre. D’autre part, l’augmentation en capacité de production reliée à l’automatisation se traduit en augmentation des revenus.
La priorité est sans contredit la mise à jour des systèmes existants. Il est nécessaire de bien verbaliser les risques et de démontrer qu’ils peuvent s’avérer catastrophiques dans le but de conscientiser les administrateurs décisionnels.
Non pas que l’automatisation de nouveaux secteurs ne soit pas importante, mais comme cette dernière est reliée au marché, il est logique que les projets d’automatisation suivent la tendance économique de ce dernier.
Chaque secteur de marché ayant une réalité économique différente, il est aussi très probable que plusieurs d’entre eux attendent un redressement de la situation économique globale.
La mise à jour des systèmes n’est pas reliée à l’économie, mais à un risque présent. Il est donc impératif d’agir prochainement.
Benoît Girard Directeur Groupe Automation WSP