« Malgré les incertitudes à l’égard de la progression et du succès des technologies en milieu de travail et bien que l’intelligence artificielle et les robots connaîtront des ratés, l’effet inéluctable qu’aura les changements technologiques sur l’employabilité des Québécois et sur la compétitivité de leurs organisations à long terme sera important et se ressentira partout, a déclaré le chercheur Éric Noël, auteur de l’étude. On parle ici des PME, des agences gouvernementales en passant par les syndicats et les professionnels hautement scolarisés. Personne ne sera à l’abri des conséquences des technologies dites « intelligentes », et le secteur des services et tout métier routinier deviendront rapidement « préoccupants. »
En effet, toutes les tâches qui concernent un certain niveau de répétitions, que ce soit dans le secteur manufacturier ou des services, risquent de disparaître ou d’être profondément modifiées par la robotisation et l’automatisation. Résultat : ce sont des centaines de milliers d’emplois qui risquent d’être touchés au Québec.
« Si une partie de la réponse à la pénurie de main-d’œuvre à venir résidera dans les nouveaux outils numériques, ces changements ne se feront toutefois pas sans friction, prévient Jean-Guy Côté, directeur associé de l’IdQ. Il y aura inévitablement des perdants et, comme le soutient l’auteur, le débat du futur ne se fera plus entre les nantis et les moins nantis, mais plutôt entre ceux qui peuvent travailler et ceux qui ne peuvent pas travailler. »
Les métiers nécessitant un travail cognitif non-routinier seront un peu plus à l’abri des robots et des logiciels intelligents. Ce genre de tâches et d’aptitudes sont déjà fort présentes dans 30% des emplois au Québec. Il est difficile de prévoir correctement les répercussions positives que l’automatisation, la robotisation et l’intelligence artificielle auront sur le monde du travail, y compris la création de nouveaux métiers, l’amélioration de la qualité et de la productivité du travail (générant richesse et emplois), ou des assouplissements des conditions de travail.
« Ces nouveaux emplois ne remplaceront pas parfaitement les emplois détruits, notamment au niveau de la stabilité ou de la rémunération totale, par exemple, affirme M. Noël. Ils exigeront des personnes aux compétences différentes, donc des enseignements différents, ils offriront des salaires différents et seront même parfois dans des villes différentes. ».
Dans ce rapport, l’auteur et l’IdQ proposent des pistes d’actions et des politiques publiques qui pourraient favoriser une meilleure transition vers cette nouvelle économie au Québec:
Le rapport Automatisation, nouveaux modèles d’affaires et emploi : une prospective québécoise est disponible sur le site www.institutduquebec.ca.
Crédit photo: RIM Emplois