Par Eric Bérard
D’ici 2026, le Réseau de transport de la Capitale (RTC), à Québec, disposera de 30 autobus entièrement électriques et zéro émission.
Déjà, de premières unités Nova Bus LFSe+ ont commencé à sillonner les rues et les citoyens peuvent admirer ces machines de 40 pieds de longueur, entièrement fabriquées au Québec, et dont l’autonomie dépasse les 300 km.
Lorsqu’il est question d’électrification des transports, on s’attarde bien souvent aux caractéristiques techniques des véhicules eux-mêmes – type de batterie, puissance, silence de fonctionnement, etc. – mais peu à l’infrastructure de recharge qu’ils nécessitent.
C’est pourtant de la première importance puisque, pour une flotte comportant plusieurs dizaines de véhicules publics, le choix de cette dernière peut avoir une incidence majeure sur la facture d’Hydro-Québec assumée par les contribuables ainsi que sur l’optimisation de l’espace des garages où ces véhicules sont stationnés.
Le RTC a choisi Hitachi
Les autorités du RTC ont choisi Hitachi Énergie Canada pour déployer cette infrastructure.
Christine Martin, Directrice des Relations gouvernementales et institutionnelles de cette entreprise, a accordé une entrevue au magazine MCI afin de mieux expliquer la nature de ce mandat.
Le premier aspect où l’approche d’Hitachi se démarque en matière de recharge, c’est l’adoption de la technologie « Grid-eMotion », qui a la particularité de passer directement du réseau à la prise.
« Ça se connecte directement au réseau moyenne tension du client, donc on a moins de complexité grâce à ça », explique Mme Martin.
Les chargeurs traditionnels doivent être connectés à la basse tension tandis que ceux d’Hitachi Énergie peuvent se connecter directement à la moyenne tension (25 kV). « Ça élimine un paquet d’équipements, en gardant la flexibilité de pouvoir se connecter au réseau basse tension », poursuit notre experte invitée.
Espace de garage
D’autre part, et nos lecteurs sont bien placés pour le savoir, chaque pied carré d’un bâtiment à vocation industrielle ou commerciale vaut son pesant d’or et l’utilisation de cet espace doit être optimisée. La même logique s’applique aux garages des sociétés de transport en commun.
Là aussi Hitachi a marqué des points auprès du RTC, en mettant de l’avant une solution où aucune borne de recharge ne vient encombrer le plancher du garage.
« Le gros avantage, là où on est en avance sur tout le monde, c’est parce qu’elle [la solution] prend beaucoup moins d’espace. On a réussi à réduire jusqu’à 60 % l’espace dont on a besoin pour faire la recharge d’une grosse flotte de véhicules. On a réduit aussi de 40 % les besoins de câblage », souligne Mme Martin.
Plutôt que sur des bornes traditionnelles, les autobus du RTC sont branchés par le plafond pour la recharge, d’où le gain d’espace.
Une fois que le chauffeur a stationné son véhicule à l’endroit précis qui lui est assigné, un dispositif mécanique articulé appelé « pantographe » descend jusqu’au toit de l’autobus pour s’y connecter et la recharge démarre, sans aucune intervention manuelle du chauffeur pour activer le système à haut voltage.
Pour Hitachi, Québec est un projet pilote qui lui permet de faire sa marque en Amérique du Nord, un marché qui représente des milliards de dollars en matière d’électrification des transports.
« On doit créer des partenariats avec nos clients et les solutions vont évoluer avec le temps », nous dit Mme Martin à propos des autres sociétés de transport avec qui son entreprise sera appelée à travailler.
Elle dit ne pas s’inquiéter outre-mesure du fait que différentes marques d’autobus puissent être dotées de systèmes ou de protocoles de recharge différents.
« Il y a quand même une certaine standardisation qui se fait. Et nous on travaille là-dessus parce que la technologie continue d’évoluer; et nous on fait partie intégrante de l’écosystème qui définit l’évolution de ces standards-là. On s’assure que nos systèmes à nous vont être compatibles avec tous les différents véhicules présents sur le marché », dit la porte-parole d’Hitachi.
À Québec, le RTC a acquis le centre Newton et en a fait le fer de lance de sa stratégie d’électrification.
« La construction d’un tout nouveau bâtiment, sur un site à l’emplacement stratégique près des grands axes routiers de la ville et des deux centres d’exploitation existants du RTC, sera équipé pour entretenir, recharger et remiser 180 autobus 100% électriques », dit l’organisation sur son site Web.
Vous pourriez aussi aimer…