Un autre turbineur allemand REpower recourra lui à des sous-traitants localisés à Gaspé (LM Glasfiber) et à Matane (Marmen) pour fournir en équipements les cinq parcs éoliens de Saint-Laurent Énergies du deuxième appel d’offres d’Hydro-Québec. Le troisième sous-traitant de REpower sera Woodward SEG, une firme qui installera une usine de fabrication de convertisseurs de puissance dans la Baie-des-Chaleurs. Une trentaine d’emplois y seraient reliés. Même si elle ne fabriquera pas de composants au Québec, REpower participera à la création de 80 autres emplois. Le bureau d’affaires de REpower à Montréal comptera aussi 20 employés.
Le turbinier allemand fabrique divers types de tours en béton préfabriquées et l’usine de Matane vise l’assemblage de plusieurs composants électrotechniques (E-Module). L’usine de 165 000 pieds carrés et d’une hauteur d’une quarantaine de mètres sera en exploitation 24 heures par jour sur la base de trois équipes par quart de travail de huit heures.
Enercon est un des chefs de file de l’industrie éolienne sur le marché mondial et le principal fabricant allemand de composants d’éoliennes.
Il s’agit de la quatrième entreprise en importance au monde avec une part de marché de 10 % après Vestas (19,8 %), GE Energy (18,6 %) et Gamesa (12 %). Cette entreprise de haute technologique vient d’inaugurer la plus puissante éolienne présentement sur le marché d’une capacité de 6 kW et d’une hauteur de 112 mètres. Certains postes de la nouvelle usine d’Enercon pourront nécessiter une formation dispensée à Emden et à Aurich (Allemagne) ou à Halifax. « Nous rendons disponibles des produits de formation qui seront complétés en entreprise par Enercon. Les postes de direction et certains autres dans des domaines techniques clés demanderont une formation en Allemagne », souligne André Gobeil, coordonnateur du groupe Collégia de Matane, un consortium de services en formation continue des Cégeps de Matane et de la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine.
Plus de la moitié des huit parcs éoliens du premier 1000 MW éolien octroyé par Hydro-Québec sont en fonction. Les quatre derniers parcs du premier appel d’offres à entrer en production seront ceux de Mont-Louis, de Les Méchins, de Gros-Mornes (phases I et II) et de la Montagne Sèche.
Le deuxième appel d’offres (2000 MW) comprend, seulement pour l’Est du Québec, les projets de Lac Alfred St-Laurent Energies (300 MW), Vents du Kempt (100 MW), Venterre (60 MW) et du Plateau (138 MW) totalisant quelque 600 MW.
C’est le consortium St-Laurent Énergie, réunissant Électricité de France, le géant allemand REpower Systems et le producteur privé d’électricité Hydroméga, qui avait remporté, avec cinq projets, l’essentiel de cet appel d’offres d’Hydro-Québec en énergie éolienne en récoltant à lui seul 954 des 2000 MW offerts. Le constructeur allemand, Enercon, fournira des éoliennes aux dix autres parcs éoliens retenus, dont la puissance installée totale atteindra 1050 MW.
Avec l’objectif de 4000 MW à l’horizon 2015, l’industrie éolienne aura alors injecté au Québec plus de 5,8 $ milliards d’investissements, plus de 45 000 emplois (en années-personnes) pour la phase de construction, incluant la fabrication des éoliennes, en plus des 26 400 emplois durant la phase d’exploitation des parcs éoliens sur une période vingt ans, selon l’Association Canadienne de l’Énergie Éolienne.
C’est depuis le lancement en 2003 du premier appel d’offre de 1000 MW par Hydro-Québec que cette industrie a définitivement pris son envol au Québec. Une première expérience à Matane-Cap-Chat à la fin des années 1990 – le parc Le Nordais – s’était révélée peu probante. La rareté des sources d’énergies compétitives, la popularité des énergies vertes et les préoccupations environnementales ont mondialement propulsé cette industrie vers de nouveaux sommets au point de provoquer un phénomène de rareté pour certains produits dont les turbines.
Jusqu’à ces dernières années, l’énergie éolienne était peu ou pas développée en Amérique du Nord, ce secteur étant concentré autour des centrales hydroélectriques au Canada et au Québec, les centrales nucléaires et au charbon aux États-Unis ainsi qu’au Canada.