Lors de notre tournée abitibienne, nous avons eu la chance de rencontrer Stephen Authier, président-directeur général de la firme ASDR, un homme dont le dynamisme explique assurément les succès phénoménaux qu’a connus la jeune entreprise fondée en 2006.
ASDR fait ses premiers pas à la suite de l’achat d’un petit fabricant de structures métalliques de la région qui comptait alors deux personnes à l’administration et quatre soudeurs.
Aujourd’hui, le groupe ASDR comprend trois divisions distinctes, la fabrication, l’ingénierie et l’environnement, opère des bureaux à Malartic, au Maroc et au Mexique, et emploie plus de 200 personnes.
« Le tout s’est fait graduellement. Une entente me liait à mon employeur lors de l’achat. C’est donc mon frère qui a pris les commandes pendant deux ans. À mon arrivée en 2008, nous avons fondé la division Environnement, spécialisée notamment dans le traitement des eaux. Puis, à la fin de 2010, nous avons engagé un ingénieur mécanique et créé notre division Ingénierie, qui compte maintenant à elle seule près de la moitié de nos effectifs », explique Stephen Authier.
Entretemps, au gré des contrats obtenus, ASDR ouvrait ses bureaux au Maroc (2008) et au Mexique (2011).
Certains diront qu’on ne peut développer une notoriété importante dans l’industrie. Pourtant, c’est ce que le groupe ASDR a réussi à faire.
« Dans le domaine minier, la réputation individuelle supplante de loin l’identité corporative. On veut travailler avec un individu en particulier, à cause de ses compétences démontrées dans le passé, et non avec telle ou telle compagnie.
Au fil des ans, nous avons identifié ces individus et aujourd’hui, près de 90 % d’entre eux travaillent pour ASDR. Cet amalgame d’expertise, de compétences et savoir-faire a fait en sorte qu’ASDR a connu une croissance hors du commun dans le domaine minier », poursuit le pdg. Basée sur une philosophie axée sur le partenariat, et non sur l’imposition unilatérale d’une vision, la progression d’ASDR s’explique encore mieux.
Et ce n’est pas par hasard que la firme malarticoise se retrouve aujourd’hui à travailler pour la société mexicaine Minera Frisco, détenue par le multi-milliardaire Carlos Slim (deuxième fortune mondiale, en 2013).
« En fait, Carlos Slim achète des mines et nous demande de les visiter, de cibler les actions à poser avant de redémarrer l’exploitation. Nous lui proposons par la suite les solutions adéquates. Voilà le genre de mandats qui commandent une forte expertise de la part de nos ingénieurs. » Des ingénieurs qui, depuis maintenant huit ans, développent des solutions innovantes et uniques, dédiées au secteur minier.
Parmi les innovations du groupe, on compte le recouvrement intérieur des bennes des poids lourds qui oeuvrent sur les sites miniers. Même si elles sont fabriquées d’acier robuste, ces bennes ne sont pas à l’abri des perforations causées par le déversement des pelles mécaniques.
« Le revêtement de polymère peut être suffisant lorsque l’on parle de petites pierres ou de sable. Mais avec des pièces de minerai dépassant deux pouces, les risques de perforation demeurent. Nos ingénieurs ont développé un revêtement de caoutchouc que nous appliquons à l’intérieur des bennes. Ainsi, par sa capacité d’absorption des chocs, le caoutchouc élimine les risques de perforation. Cette solution fut d’abord l’objet d’un projet pilote chez Osisko il y a trois ans. Le camion, un 240 tonnes, opère toujours sur le site et le revêtement demeure fonctionnel et performant. Cette même technologie s’applique aux intérieurs des broyeurs, hautement sollicités par le mouvement du minerai », affirme Stephen Authier.
Cette expertise se retrouve également dans la capacité de gestion de l’équipe ASDR. Ainsi, des sociétés minières telles GoldCorp n’ont pas hésité pour confier à ASDR la gestion d’un budget de 980 M$, comprenant entre autres la gestion des achats, le suivi des entrepreneurs et la gestion des chevalements, ces structures métalliques qui permettent aux travailleurs de descendre dans les mines ou encore de remonter le minerai extrait.
Toujours dans le domaine minier, le traitement des eaux représente un segment de marché très important chez ASDR. En développant des stations de pompage et des usines de traitement d’eau modulaires, les ingénieurs d’ASDR ont permis à la firme d’exporter cette technologie et ainsi d’ouvrir de nouveaux marchés.
« ASDR fut la première et demeure la seule entreprise à proposer une telle technologie modulaire. Elle nous a permis entre autres d’obtenir des contrats au Maroc, pour le traitement des eaux des lagunes », explique Stephen Authier.
Dans le domaine minier, alors que le cycle de vie d’une mine peut s’avérer relativement court, ces stations et usines modulaires représentent une solution toute indiquée, à un coût évidemment inférieur à celui engendré par la construction d’une usine pleine grandeur.
Loin de se contenter des succès obtenus, ASDR désire poursuivre sur sa lancée. « Nous désirons poursuivre notre croissance, notamment en faisant l’acquisition de compagnies complémentaires. Entre autres, notre division Environnement souhaite ajouter à son offre de services la fusion de conduits en polyéthylène haute densité (HDPE), un service que nous n’offrons pas présentement et pour lequel la demande est forte. En faisant l’acquisition d’une entreprise spécialisée dans le domaine, nous pourrons intégrer cette expertise à notre offre globale », a tenu à préciser le président d’ASDR pour expliquer la stratégie de croissance préconisée par son groupe.
Entretemps, la firme peut compter sur d’importants mandats comme celui du projet Renard de Stornoway près des monts Otish, au nord de Chibougamau, où elle gèrera 100 % du traitement des eaux sur le site. Il en va de même pour un second site de la minière Stornoway, où ASDR vient de se voir octroyer la partie d’ingénierie électrique préalablement confiée à SNC-Lavalin.
Action. Solution, Décision. Résultat. Quatre mots qui sont la raison d’être d’ASDR et qui expliquent son immense succès depuis sa fondation en 2006. Une philosophie qui, au-delà des compétences des membres de l’équipe, permet de toujours voir plus haut, plus loin.
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