Ainsi, existe la Table agroalimentaire du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Agrinova (ancien Centre de recherche et développement en agriculture), une émission télévisée faisant connaître les producteurs et leurs produits, et d’autres ressources comme un réseau de kiosques à la ferme, mis sur pied grâce au soutien technique du MAPAQ régional, et l’émergence de petites fromageries, entre autres.
Ainsi, la Société des fabricants régionaux (SFR) dit avoir en mains un portrait réel de la transformation agroalimentaire régionale. Le directeur général Martin Simard est le premier à croire en l’utilité d’organisation sectorielle, permettant aux différents secteurs d’activités de se faire connaître et s’entraider pour le développement de marchés et des collaborations entre elles.
M. Simard croit au développement de réseaux d’entrepreneurs bien structurés, par exemple dans le domaine de l’agroalimentaire où les choses ont bien évolué depuis deux à trois ans. La région est aussi un important producteur de pommes de terre.
Président de l’UPA régionale, André Fortin rappelle qu’il y a aussi eu des coups durs comme la fermeture de l’usine de Chambord, il y a trois ans. Après cela, les grandes fromageries régionales ont développé plus de volumes, ce qui n’a pas empêché les petites fromageries de mettre au point leurs produits spécifiques.
L’Entente spécifique de la Table agroalimentaire et son plan de développement ont permis aux producteurs le désirant, d’accroître la transformation à la ferme. Pour ce qui est des autres disciplines, on a vu de petits producteurs commercialiser de l’agneau, une production déjà présente dans la région.
Des particularités s’ajoutent à l’importante production de porcs de Nutrinor, coopérative de 1228 membres. Lors de son assemblée générale annuelle, on rappelait le chiffre d’affaires de 267 M $; cette coopérative est la 4ième en importance au Québec et 10ième au Canada.
Elle emploie 40 distributeurs laitiers, plus de 280 travailleurs et 60 dans la région de Québec. Nutrinor s’assure que la filière porcine soit efficace : elle produit 26 000 des 60 000 porcs de sa région. La meunerie produit beaucoup pour la filière porcine, et le porc à l’orge génère la transformation générale de 4000 tonnes. Cela n’empêche pas des initiatives comme celle de Élevage du royaume et ses porcs naturels.
André Fortin voit de plus en plus, dans les épiceries, les mots produits régionaux. «Les gens comprennent mieux l’importance de l’achat de tels produits et les impacts que cela peut avoir», résume-t-il, en référence, notamment à l’emploi et au maintien du tissu social. Un réseau de lait biologique se développe aussi.
«La demande en biologique augmente lentement…» Évidemment, on ne peut oublier le bleuet, dont le prix aurait cependant atteint des sommets en 2005 et 2006, mais dont les superficies de production augmentent. Aussi, d’autres petites productions sont en émergence ; lors d’expositions et journées thématiques, les kiosques de présentation sont très nombreux. Cela n’enlève rien à la production de masse dont la qualité aide la production à croître en quantité.
Avec une population régionale de 274 000 habitants, on se tourne vers des avenues comme l’exportation et la transformation.
«La population régionale croit en ses produits ; nous en avons de très bons et devons les faire connaître à l’extérieur, comme nous découvrons ceux des autres régions», dit M. Fortin, avec une vision d’ensemble. Il est optimiste pour le thème aliments et boissons dans le futur et évoque la transformation et surtransformation. Il y voit une des solutions pour l’avenir.
Agrinova, une organisation en plein essor et agréée par le ministère de l’Éducation, a maintenant 10 ans, rappelle le directeur général Serge Plourde. Elle compte maintenant 18 professionnels, majoritairement agronomes, ingénieurs ruraux et techniciens dédiés à l’innovation en agriculture ; elle a embauché six professionnels, au cours de la dernière année et a mis en place son premier plan d’affaires. Cela vise à s’inscrire dans huit créneaux d’excellence où l’on veut se démarquer au cours des prochaines années, être une «référence incontournable en soutien à l’innovation dans ces créneaux.»
Fondée par des producteurs agricoles avec le Collège d’Alma, l’organisation fait partie du réseau des 31 centres de transfert technologique du Québec. Agrinova (production agricole) et Cintech de St-Hyacinthe (transformation agroalimentaire) se complètent dans le domaine.
On va développer la mission provinciale, bien enraciner le développement des créneaux d’excellence ; notamment, on veut être très présent dans le prometteur créneau des petits fruits, lié aux tendances santé que recherchent les consommateurs. Il y a deux ans, on a ouvert un centre de services à St-Hyacinthe et on en prévoit d’autres dans Chaudière-Appalaches et Laval.
Le dg d’Agrinova rappelle aussi l’appui du ministère du Développement économique, Innovation et exportation. Il fait le lien avec la Stratégie d’innovation présentée en décembre par le Premier ministre Charest, où on identifie les centres de transferts comme leviers majeurs pour aider l’effort d’innovation dans l’économie du Québec.
«Chaque dollar de fonds publics en génère cinq auprès des entreprises.» Président d’Agrinova, Yvan Morin, producteur agricole, renchérit qu’il y aura des opportunités à saisir dans la transformation régionale d’aliments. «Cela passe par la recherche, d’où l’importance d’avoir un organisme régional comme Agrinova, basé à Alma et qui s’étend au Québec. Nous allons sûrement en sortir gagnants.»
Au MAPAQ régional, conseiller en transformation alimentaire du MAPAQ, Justin Côté rappelle le contexte de mondialisation et de l’évolution des marchés : «L’industrie doit s’adapter.» Il parle notamment de l’exportation du bleuet dans divers pays, et de charcuteries et fromageries qui s’étendent, et voit aussi des développements futurs grâce aux petits fruits.