Agropur, qui a à cœur les intérêts des producteurs laitiers canadiens, s’affiche clairement en faveur de la gestion de l’offre, que l’administration du président des États-Unis Donald Trump considère comme une épine dans les négociations pour le renouvellement de l’Accord de Libre Échange Nord-Américain (ALENA). L’administration Trump avance que le Canada doit se montrer plus conciliant et faire des concessions par rapport à la gestion de l’offre qui touche les produits laitiers, la volaille et le porc.
« Alors que les négociations semblent se conclure (au moment de diffuser un communiquer le 31 août dernier), nous comptons sur le gouvernement fédéral pour rester ferme à la table de négociation et protéger le secteur laitier canadien. Nous croyons que le gouvernement doit maintenir la gestion de l’offre, qui permet aux consommateurs d’avoir accès à une variété de produits laitiers de grande qualité à un juste prix, tout en offrant de la stabilité aux producteurs et aux transformateurs laitiers », a expliqué M. René Moreau, président d’Agropur. « Agropur demande que ce système soit préservé afin que les producteurs laitiers de partout au Canada assurent l’avenir de leur entreprise, de leur communauté et de leur région ».
Au mois de février dernier, Grey, Clark, Shih and Associates, Limited (GCS), une firme de consultants multidisciplinaires offrant divers services aux entreprises canadienne, a publié un rapport mis à jour détaillant l’ampleur du soutien que continue d’offrir le gouvernement des États-Unis à son secteur agroalimentaire aux niveaux fédéral, des États et local. L’étude, qui porte sur les changements découlant du Farm Bill de 2014, montre qu’en 2015, le gouvernement des États-Unis a accordé environ 22,2 milliards de dollars en subventions directes et indirectes au secteur laitier américain. Peter Clark, de GCS, a présenté les faits saillants du rapport, pour lequel les Producteurs laitiers du Canada (PLC) ont versé une subvention inconditionnelle, à la Conférence annuelle sur la politique laitière des PLC.
« Ce soutien extrêmement généreux est complètement ignoré », a indiqué Peter Clark de Grey, Clark, Shih and Associates, Limited. « En matière de soutien à l’agriculture, la générosité des États-Unis dépasse même celle de l’Union européenne. Notre étude détaille à la fois à l’échelle nationale et au niveau des États les pertes que subissent les producteurs laitiers américains. En effet, les données du département de l’Agriculture révèlent que depuis plus d’une décennie, les prix à la production du lait aux États-Unis ne couvrent pas les coûts de production. Une part des milliards consacrés aux programmes de soutien profitant au secteur agroalimentaire des États-Unis n’aboutit pas nécessairement dans les poches des producteurs. »
Selon le rapport, on estime qu’en 2015, le soutien accordé aux producteurs laitiers des États-Unis a totalisé environ 35,02 $CA/hectolitre – soit l’équivalent de 73 % des revenus tirés du marché par les producteurs. Les données du département de l’Agriculture révèlent également que les producteurs laitiers américains fonctionnent à perte et que leur coût de production est plus élevé que ce qu’ils tirent du marché. En fait, la différence entre le prix à la production moyen reçu par les producteurs à l’échelle nationale aux États-Unis et le coût de production moyen national – chaque année entre 2005 et 2016 – représente une perte pour les producteurs. De toute évidence, le fait que les transformateurs puissent acheter le lait à des prix inférieurs au coût de production présente un avantage concurrentiel considérable pour l’industrie laitière américaine.
Rappelons que la fin de la gestion de l’offre représenterait une baisse du PIB canadien pouvant aller jusqu’à 3,5 milliards de dollars, selon une étude du Boston Consulting Group. Sans ce mécanisme, de 40 à 50 % des fermes canadiennes seraient à risque, ce qui représenterait la perte potentielle de 24 000 emplois directs. Toujours selon BCG, il n’y a pas de corrélation entre le système de gestion de l’offre et les prix payés par les consommateurs, ce qui se vérifie dans plusieurs pays. « Tous les pays protègent leur industrie agricole avec une réglementation qui leur est propre (le Farm Bill aux États-Unis, la politique agricole commune pour l’Union européenne). Nous avons fait le choix de société du système de la gestion de l’offre au Canada, en fonction de notre réalité, de notre situation géographique, de notre climat et de nos valeurs. Depuis sa mise sur pied, il a constamment évolué pour rester moderne. Il faut le protéger », a déclaré M. Moreau.
Agropur est fière de n’utiliser que du lait 100% canadien dans ses produits laitiers répondant aux plus hauts standards de qualité et aux besoins des clients et consommateurs. « En 80 ans, Agropur est devenue la plus grande coopérative de producteurs laitiers au Canada et un moteur d’affaires unique pour l’économie d’ici en misant sur la qualité de sa matière laitière, le lait 100% canadien ».