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AbitibiBowater: union nécessaire dans l’industrie forestière!

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C’est le cas d’Abitibi-Consolidated, une entreprise canadienne qui a procédé à une fusion d’égaux avec l’entreprise américaine Bowater, le 29 janvier dernier, pour créer le troisième joueur en importance en Amérique du Nord et le huitième au monde, dans le secteur des papiers et des produits forestiers, AbitibiBowater.

«La nouvelle société sera mieux positionnée pour répondre aux besoins changeants de sa clientèle et pour livrer une concurrence plus efficace sur un marché de plus en plus global» a lancé Francesco Alessi, vice-président, Relations avec les investisseurs et fiscalité, en rajoutant que le siège social et le bureau de direction seront situés à Montréal et que la nouvelle société-mère sera constituée dans l’État du Delaware.

De son côté, David J. Paterson, président du conseil, affirme «qu’il s’agit là d’une mesure stratégique logique pour faire face aux réalités du marché actuel. Les gains d’efficacité dans nos activités de fabrication nous permettront de mieux servir nos clients tant sur le plan de la qualité, que ceux du développement de produits et de la souplesse logistique».

Le regroupement devrait générer des synergies annualisées d’environ 295 millions de dollars canadiens. Les gains d’efficacité seront réalisés dans des domaines comme la fabrication, les frais généraux, frais de vente et d’administration, la logistique et l’approvisionnement. La société aura des ventes annuelles pro forma d’environ 9,3 milliards de dollars canadiens.

Gatineau: l’une des plus importantes usines

AbitibiBowater exploite 32 usines de pâtes et papiers et 35 usines de produits du bois, situées surtout dans l’Est du Canada et dans le Sud-Est des États-Unis. L’usine de papier journal de Gatineau, qui faisait partie du groupe Bowater, demeure l’une des plus importantes toujours en opération.

Avec près de 600 employés, cette usine produit 454 000 tonnes métriques de papier journal et 20 000 tonnes métriques de papier pour usages spéciaux. Fondée en 1925 par la CIP, cette usine a pris le virage technologique en 1993, avec l’ouverture d’une usine de pâte thermomécanique et d’une chaudière à biomasse, permettant de produire du papier journal dont la teneur en fibre recyclée peut atteindre 60%.

Ces travaux de modernisation à l’usine gatinoise ont nécessité à l’époque des investissements atteignant les 300 millions de dollars. Si ces investissements ont permis à cette usine de poursuivre sa production, près de la moitié des 1 000 employés, il y a 14 ans, a pris le chemin de la retraite ou du chômage.

Aujourd’hui, la papetière Bowater de Gatineau fait figure de «leader» dans le domaine de la production de papier journal, selon des procédés moins polluants, assurant du coup une production de haute qualité.

Les trois machines à papier fonctionnent sur la base de 24 heures par jour, sept jours par semaine. Si on mettait bout à bout le papier journal fabriqué à cette usine dans une journée, on couvrirait la distance séparant Halifax en Nouvelle-Écosse, de Vancouver en Colombie-Britannique. Et, la très grande majorité de cette production – environ 90% – sert à imprimer des journaux chez nos voisins du Sud, comme le Wall Street Journal et le New York Post.

Le virage environnemental

Pour le directeur général de l’usine AbitibiBowater de Gatineau, Patrice Cayouette, ces travaux de modernisation ont également permis à la papetière de respecter les nouvelles normes environnementales plus sévères au pays. «L’usine de Gatineau s’est engagée envers la protection de l’environnement, qu’il s’agisse de l’eau, de l’air ou du sol, dit-il. Elle dispose d’un équipement à la fine pointe de la technologie, dont un précipitateur électrostatique, pour limiter l’émission de matières particulaires dans l’atmosphère, améliorant ainsi la qualité de l’air».

Ce système de gestion environnemental a d’ailleurs été accrédité à la norme ISO 14001. L’usine Bowater de Gatineau a été la première à obtenir une telle accréditation. «L’un des principaux objectifs de ce système est l’amélioration continue de la performance environnementale, rajoute M. Cayouette. Tous les employés sont impliqués dans ce processus afin de respecter les normes de qualité environnementale élaborées par l’usine».

La fusion entre Abitibi Consolidated et Bowater ne devrait pas affecter les opérations régulières des usines du groupe, dont celle de Gatineau, a rajouté M. Patterson au lendemain de cette fusion. C’est plutôt la structure des coûts qui sera analysée. «Nous devons examiner les moyens de réduire nos coûts. Nous devons être concurrentiels. Ce n’est pas une question d’employés contre la direction. Nous devons travailler ensemble».

Domtar et Weyerhaeuser avaient déjà donné le ton récemment en fusionnant leurs opérations. Nous assistons donc à la naissance de géants de l’industrie forestière; sans doute la solution ultime pour retrouver le chemin de la rentabilité. C’est du moins le pari qu’ils font!

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