La majeure partie de l’énergie émise par les étoiles et les trous noirs au centre des galaxies est absorbée par la poussière, que seuls les rayons infrarouges lointains peuvent traverser; c’est pourquoi un télescope pour l’observation dans l’infrarouge lointain est le meilleur outil pour analyser ce qui se passe derrière ce rideau de poussière. Le rôle du mécanisme de balayage d’ABB consisterait à permettre un déplacement précis des miroirs du spectromètre imageur en infrarouge lointain (SAFARI) du télescope SPICA avec l’aide d’un système de métrologie laser.
Ce mouvement révélerait davantage d’information sur la répartition d’énergie de la lumière et sur les phénomènes physiques sous-jacents qui se produisent à des années-lumière de la Terre. Le spectromètre SAFARI est l’un des deux principaux instruments scientifiques proposés pour le télescope de la mission SPICA.
Le principal défi que devra relever ABB en mettant son mécanisme au point sera de le rendre capable de résister au vide spatial, aux vibrations du lancement, à la température de fonctionnement de -269 °C et à la compensation des perturbations causées par de microvibrations, le tout en maintenant une position stable au cent-millième de millimètre près.
« L’unité d’affaires Mesure et Analyse d’ABB contribue à la réussite de scientifiques du monde entier grâce à l’excellence de ses produits de spectroscopie infrarouge. L’entreprise est un chef de file de la technologie de spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier, sur les plans de l’innovation, de la fiabilité et du rendement, a déclaré Marc-André Soucy, directeur du marché spatial d’ABB. Ayant à notre actif plus de 45 ans d’expérience des instruments optiques et spectromètres à transformée de Fourier, nous relevons volontiers ce défi et nous sommes impatients d’entretenir une collaboration fructueuse avec l’Agence spatiale canadienne. »
Si la mission SPICA est acceptée, cela ne sera pas la première fois que des instruments d’ABB se retrouvent dans l’espace. Entre autres projets, ABB a mis au point ACE-FTS, le principal instrument à bord du satellite scientifique canadien SCISAT, qui contribue au suivi à long terme des changements dans la composition de l’atmosphère terrestre depuis l’espace. Il y a également des interféromètres d’ABB au cœur d’un instrument clé de la dernière génération de satellites météorologiques en orbite polaire de la NASA (JPSS) qui sauve des vies en améliorant la précision et la rapidité des prévisions météorologiques sur une période allant jusqu’à sept jours. Des interféromètres d’ABB sont également à bord des satellites japonais GOSAT 1 et 2 qui surveillent avec une grande précision la hausse constante des gaz à effet de serre partout sur la planète et les régions qui contribuent le plus au phénomène.