L’organisme dédié à la promotion mondiale de l’économie circulaire, RECYC-QUÉBEC, rend public le premier Rapport sur l’indice de circularité de l’économie du Québec, initié par RECYC-QUÉBEC et produit en collaboration avec Circle Economy. Le rapport fournit une première analyse de référence qui révèle que l’économie du Québec est circulaire à 3,5 %.
Le rapport applique à l’économie québécoise des indicateurs qui ont été développés par Circle Economy et qui ont déjà servi à mesurer la circularité de l’économie de pays tels que l’Autriche, les Pays-Bas et la Norvège. Cette première base de référence constitue donc un point de départ tout en permettant au Québec de se comparer.
Pour produire cette analyse, un comité de conseillers et un comité scientifique composé d’experts du Québec issus du milieu universitaire, des affaires, des organismes de la société civile et de ministères ont également collaboré afin que la démarche soit la plus représentative de la réalité québécoise.
« Grâce à ce rapport, nous avons désormais un portrait précis de la situation ce qui nous permet de nous guider afin que nous puissions nous diriger vers un résultat qui correspondra à nos attentes. Je souhaite, comme je l’ai dit par le passé, que nous ayons la meilleure gestion possible du cycle de vie des produits. Cela est un atout autant pour l’environnement que pour l’économie », explique M. Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval.
« L’économie circulaire et la préservation des ressources étant au cœur de la mission de RECYC-QUÉBEC, il nous semblait nécessaire de doter le Québec d’un premier point de référence pour nous permettre de suivre nos efforts et d’en mesurer les résultats. Nous devons réduire le gaspillage et nous éloigner du modèle traditionnel extraire-produire-jeter. C’est là que l’économie circulaire entre en jeu. Il s’agit d’un modèle d’avenir et une invitation aux entreprises, aux citoyens, aux organismes et aux institutions à repenser les modes de consommation et de production afin de contribuer à la lutte contre les changements climatiques », ajoute Mme Sonia Gagné, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC.
À titre de comparaison et pour comprendre les effets d’une économie circulaire sur les changements climatiques, Circle Economy a calculé qu’un indice de circularité mondial qui serait à 17 %, soit le double de ce qu’il est aujourd’hui, permettrait d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et de diminuer de 39 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2032.
Les principaux constats
L’indice de circularité de l’économie québécoise, qui est de 3,5 %, démontre que la majorité des ressources que l’économie utilise pour satisfaire ses besoins et ses désirs ne sont pas utilisées en boucle. Bien que la province fasse mieux que la Norvège (2,4%), elle demeure loin derrière les Pays-Bas (24,5 %) dans sa capacité à réintroduire les ressources consommées dans son économie. Le taux enregistré au Québec est en partie lié au fait que son économie est largement linéaire (on extrait, on consomme, on jette) et habituée à des taux élevés d’extraction, de production, de commerce et de consommation. Notre économie consomme en effet 271 millions de tonnes de ressources par année, soit 32 tonnes par habitant.
Ce fort taux de consommation de ressources naturelles et de matières premières entraîne une énorme quantité d’extraction de ressources vierges en plus de générer une quantité importante de matières résiduelles. L’habitation, les produits manufacturés et l’agriculture sont les trois plus grands consommateurs de ressources.
Amélioration recherchée
En adoptant de nouveaux comportements, en stimulant les économies locales, en réduisant nos dépendances aux économies extérieures et en priorisant des actions dans certains secteurs clés, augmenter la circularité de l’économie du Québec ainsi que sa performance, et ce, dans le respect de l’environnement, est tout à fait envisageable. En effet, selon le rapport, le Québec pourrait presque tripler son indice de circularité et le porter à 9,8 % en mettant de l’avant six scénarios accompagnés de 37 stratégies.
Les six scénarios à privilégier sont :
Le rapport identifie plusieurs atouts dans notre économie qui permettent d’envisager une augmentation rapide de la performance du Québec d’ici quelques années, soit l’accès à des énergies renouvelables et propres, une main-d’œuvre qualifiée et un réseau de partenaires en économie circulaire fort et structuré. Signe que le Québec est sur la bonne voie, plusieurs actions gouvernementales concourront à court terme à l’augmentation de notre performance, soit le Plan d’action québécois 2019-2024 de gestion des matières résiduelles, incluant les importantes réformes des systèmes de consigne et de collecte sélective, la Stratégie de valorisation de la matière organique, le Plan pour une économie verte 2030 ainsi que le Plan québécois pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques.