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230 000 jeunes ont quitté le Québec entre 1981 et 2017

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Entre 1981 et 2017, le Québec a en effet « perdu » près de 230 000 personnes âgées de moins de 45 ans, selon Statistique Canada. La baisse est de 98 000 personnes âgées de moins de 15 ans, un recul de 7 %, et de 132 000 individus âgés de 15 à 44 ans, soit 4 % de cette tranche de population. « Pendant ce temps, l’Ontario voyait son nombre de jeunes de moins de 15 ans augmenter de 17 %, et celui des 15 à 44 ans bondir de 32 % », observe Marcel Boyer, chercheur associé émérite à l’IEDM et auteur de la publication.

« Une telle baisse a des effets importants à long terme sur la disponibilité de main-d’œuvre, et explique en bonne partie les enjeux que nous connaissons présentement à ce chapitre », soutient Marcel Boyer. « Cette période de l’histoire du Québec représente une véritable hécatombe démographique ». Le Québec a connu un léger rebond ces dernières années, « retrouvant » 118 000 personnes âgées de moins de 45 ans entre 2010 et 2017. La population des moins de 15 ans a connu une croissance de 6,5 % (+79 600), tandis que celle des 15 à 44 ans a connu une hausse modeste de 1,2 % (+38 400). Dans le reste du Canada, ces tranches de population augmentaient alors de 4 % et de 5,5 %, respectivement.

« Il faut mettre ce rebond en perspective. D’une part, la croissance démographique des 15 à 44 ans demeure anémique lorsque l’on se compare aux autres provinces canadiennes; d’autre part, le Québec avait connu un regain entre 1986 et 1993. Force est d’admettre que ce fut éphémère », constate M. Boyer. Ce dernier possède un doctorat en économie de l’Université Carnegie-Mellon et est présentement Professeur émérite de sciences économiques à l’Université de Montréal.

Les facteurs qui expliquent cet enjeu démographique majeur sont complexes : le Québec a connu un solde migratoire international positif au cours de cette période de 35 ans, mais nettement inférieur à celui de l’Ontario; le solde migratoire interprovincial de la Belle Province, lui, est systématiquement négatif. « Cela témoigne d’un pouvoir d’attraction relativement faible du Québec », note le chercheur.

Les facteurs économiques tels que la création d’emplois, les perspectives de croissance, la flexibilité du marché de l’emploi et, de façon plus générale, les possibilités de développement personnel et professionnel figurent au premier chef des facteurs qui encouragent la croissance démographique, particulièrement le solde migratoire. Sur plusieurs de ces mesures, le Québec traîne de la patte. « Seulement 18,3 % des emplois à temps plein créés au Canada depuis 35 ans l’ont été au Québec, et l’écart du PIB réel par habitant avec le reste du Canada s’est accru de près de 85 % pendant la même période », poursuit Marcel Boyer.

Selon l’étude de l’IEDM, la façon la plus prometteuse de dynamiser le marché du travail québécois est de laisser plus de place à la concurrence et au secteur privé dans le cadre de véritables politiques de création de richesse. « Une économie trop protégée, par exemple par une prépondérance trop forte des droits acquis et de l’ancienneté, devient nécessairement plus sclérosée et moins accueillante », conclut l’auteur.

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