En effet, nous avons observé une croissance soutenue jusqu’au deuxième trimestre de 2011. Une légère correction est toutefois venue assombrir le tableau en deuxième moitié d’année, mais les entreprises ont eu tôt fait de remettre de l’avant leurs projets dès le début de 2012.
À l’échelle canadienne, l’investissement industriel a connu une progression de 3,3 % au dernier trimestre de 2012, pour atteindre 1,6 milliard de dollars. La hausse enregistrée au Québec est néanmoins plus substantielle. En effet, les investissements ont totalisé 315 millions de dollars, en hausse de 9,6 % par rapport à 2011.
Une bonne proportion de cette hausse est notamment attribuable à des dépenses plus élevées dans la construction d’usines de fabrication et d’appareils d’entretien. Bien que cette progression soit significative, ce sont les investissements institutionnels qui ont nettement tracé la voie, totalisant 571 millions de dollars au cours de la même période, en hausse de 6,7 %. On notera d’ailleurs un accroissement marqué des dépenses pour les établissements de soins de santé.
Cette croissance pourrait toutefois s’affaiblir dans un avenir rapproché, puisque le climat de confiance des entreprises s’est légèrement détérioré et que le secteur public compte exercer un contrôle plus serré de ses dépenses.
Selon une étude publiée par la Banque de développement du Canada (BDC) à l’automne dernier, issue d’un sondage effectué auprès de 513 entrepreneurs membres de son panel Points de vue BDC, près de trois entrepreneurs sur cinq prévoient investir au cours de la prochaine année. Ces investissements toucheront principalement la machinerie et les équipements, les ressources humaines, la commercialisation des produits, les TI et les communications.
Au point de vue immobilier, les intentions sont plutôt faibles, puisque moins d’un entrepreneur sur trois affirme avoir l’intention d’investir dans un immeuble ou un terrain au cours des douze prochains mois.
Le tableau 1 démontre clairement que les analystes économiques anticipent une baisse des investissements en ce qui a trait aux ouvrages non résidentiels pour 2013. Cependant, on doit noter la nette progression prévue pour 2014, ce qui ramènerait les investissements au niveau de l’an dernier.
Cette baisse anticipée par les économistes s’explique notamment par l’accès restreint au crédit. Affectés par la dernière récession, les entrepreneurs désirent, avant même de songer à investir, solidifier leur fonds de roulement. Finalement, ils semblent encore craintifs face à la performance de l’économie, tant nationale que mondiale.
Toujours selon l’étude de la BDC, c’est au Québec que les entrepreneurs sont les plus frileux à investir. Avant même de parler d’investissement immobilier, les entrepreneurs québécois vont orienter davantage leurs dépenses vers les TIC, la machinerie et les équipements, la commercialisation et les ressources humaines que leurs homologues canadiens.
Avant d’augmenter la superficie de leur entreprise, les entrepreneurs québécois vont donc chercher à rentabiliser les installations existantes au maximum, en optimisant leur productivité, en améliorant les méthodes de production, en embauchant une main-d’œuvre qualifiée supplémentaire et en se dotant d’outils technologiques plus performants.
Voilà donc les défis qui attendent bon nombre d’entreprises québécoises au cours des prochains mois. Une fois ces objectifs atteints, on verra déjà poindre 2014 et nous pourrons alors vérifier si les analystes auront vu juste en ce qui concerne les investissements immobiliers !