Le gouvernement du Québec octroie une aide financière de près de 2,9 millions de dollars sur cinq ans au Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ) afin de soutenir l’innovation et la recherche industrielle collaborative dans le secteur aérospatial en préconisant l’adoption de l’intelligence artificielle (IA).
Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, M. Pierre Fitzgibbon, a annoncé ce financement, qui consolide un montage financier atteignant 7,5 millions de dollars à l’échelle québécoise et environ 40 millions de dollars à l’échelle internationale, au profit d’un vaste programme de recherche et d’innovation. Celui-ci réunit des partenaires des milieux de la recherche universitaire et de l’industrie, et vise le développement d’applications liées à l’IA dans le domaine de l’aérospatiale.
Le CRIAQ est porteur du projet DEEL (DEpendable & Explainable Learning ou Intelligence artificielle explicable et robuste), qui a pour objectif d’améliorer l’application de l’apprentissage automatique afin de répondre aux problèmes complexes de l’industrie aérospatiale. L’industrie possède des normes élevées de performance et de sécurité, et il est nécessaire de rendre les techniques robustes, compréhensibles et respectueuses de la vie privée afin qu’elles puissent obtenir la certification des autorités.
Selon M. Fitzgibbon, « le secteur aérospatial traverse actuellement une période difficile. Personne ne pense que le retour à la normale sera facile. Notre industrie aérospatiale est résiliente, et les Québécois savent se réinventer. Je suis persuadé qu’encore une fois, notre industrie réussira à sortir de cette crise plus forte, plus performante et plus innovante. Le projet DEEL, porté par le CRIAQ, fait partie de ces initiatives qui vont permettre à notre secteur aérospatial de progresser en mettant à profit une autre grande force du Québec. Nous avons la ferme intention d’appuyer l’innovation ainsi que l’adoption des technologies numériques et de l’intelligence artificielle dans le secteur aérospatial. On a tout ce qu’il faut ici pour que le Québec conçoive, utilise et exporte des solutions partout dans le monde. »
Le projet DEEL a été réalisé avec la participation d’instituts de recherche publics et d’organisations des milieux preneurs telles que des entreprises. Il implique notamment des collaborations à l’international entre le CRIAQ, l’Institut de valorisation des données (IVADO) et l’Institut de recherche technologique (IRT) Saint Exupéry, en France. Des collaborations sont également prévues avec Thales Canada, CAE, Bombardier Aéronautique et Bell Textron Canada, ainsi qu’avec les universités québécoises suivantes : l’Université McGill, l’Université Laval, Polytechnique Montréal, l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Montréal.
« L’aviation numérique portée par l’intelligence artificielle sera au cœur de la relance de l’industrie aérospatiale québécoise et mondiale. Ce projet international majeur entre la France et le Québec permet de marquer le leadership du Québec et du CRIAQ sur le sujet, en élargissant les collaborations entre des entreprises et le milieu de la recherche universitaire des deux côtés de l’Atlantique. Nous remercions et saluons l’ensemble des partenaires ayant pris part à ce projet, et en profitons pour souligner l’apport important du gouvernement du Québec et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. »
Alain Aubertin, président-directeur général du CRIAQ
Le CRIAQ fait partie des organismes d’intermédiation désignés par le gouvernement du Québec pour accroître les collaborations en recherche et encourager la capacité d’innovation technologique des entreprises. Ces organismes financent des projets de recherche industrielle collaboratifs.
« Nous saluons cette contribution de 2,9 millions de dollars du gouvernement du Québec, qui porte ainsi à quelque 7,5 millions de dollars le financement d’un vaste programme de recherche mettant l’intelligence artificielle au profit du secteur aérospatial. C’est dans ce contexte et avec une grande fierté que l’Université Laval agira comme université hôte du projet DEEL-Québec et qu’elle assurera la coordination du programme scientifique grâce à l’expertise de son Institut intelligence et données. Les innovations issues de ce projet auront assurément des retombées concrètes pour le domaine de l’aérospatiale, tant au Québec qu’à l’international. Au cours des cinq prochaines années, une vingtaine d’équipes de recherche de cinq universités québécoises travailleront de concert avec quatre fleurons québécois pour permettre le développement et l’intégration d’approches robustes, interopérables, sécuritaires et éthiques au profit des systèmes embarqués à bord d’aéronefs. »
Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval
En 2019, le secteur aérospatial au Québec affichait des ventes de 17,8 milliards de dollars et employait plus de 43 000 personnes, ce qui représente environ 50 % de l’activité de l’industrie aérospatiale canadienne. Le Québec se classe au 6e rang mondial pour ses ventes, derrière les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Japon.