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May

2,1 milliards $ pour la fabrication d’autobus électriques Nova Bus au Québec

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Des dizaines de fournisseurs d’ici profitent des retombées

Écrit par Eric Bérard

Texte présenté par les Salons Industriels

C’est tout le milieu industriel du Québec qui peut se réjouir de l’annonce des gouvernements provincial et fédéral d’appuyer 10 organismes de transport en commun dans leurs acquisitions d’autobus électriques zéro émission.

Le 8 mai, ce regroupement du transport collectif a annoncé que c’est Nova Bus qui a remporté l’appel d’offres pour une commande de base de 339 autobus électriques de 40 pieds à grande autonomie LFSe+, en plus de 890 unités en option. La valeur de l’entente pour la commande de base est de 583 millions $ et la valeur de la commande en option est de 1 531 millions $, pour une valeur maximale potentielle de près de 2,1 milliards $.

Les autobus, entièrement fabriqués au Québec, seront livrés sur une période de trois ans à partir de 2025. Ce contrat représente l’une des plus importantes commandes d’autobus électriques de l’histoire en Amérique du Nord.

« Nous sommes honorés de poursuivre cette collaboration en accompagnant les sociétés de transport québécoises dans leur transition vers l’électromobilité et de faire partie de cette nouvelle page d’histoire que nous écrivons ensemble pour contribuer collectivement à la lutte aux changements climatiques », a déclaré Ralph Acs, président de Nova Bus, au moment de l’annonce.

Plateforme éprouvée

Dans les heures qui ont suivi, le porte-parole de Nova Bus, Christos Kritsidimas, a accordé une entrevue au Magazine MCI afin de discuter des retombées économiques de cet investissement majeur.

Il précise dans un premier temps que les autobus commandés utiliseront la plateforme LFS, déjà bien connue des clients de Nova. Le « e » qu’on y ajoute est pour indiquer est qu’ils sont électriques et le signe « + » désigne leur autonomie prolongée.

« Au moins 300 km, 350. Tout dépend de la topographie, de l’usage. En optimal c’est 400 km mais ça dépend de l’usage », explique M. Kritsidimas.

La saison, la façon de conduire du conducteur, la densité de la ville où l’autobus est utilisé et le relief ont tous une incidence sur cette autonomie, puisque les batteries se rechargent par freinage régénératif à chaque arrêt et lorsqu’il descend une côte.

De A à Z au Québec

Dans un premier temps, ce sont quelque 350 soudeurs de l’usine Nova Bus de Saint-Francois-du-Lac, dans le Centre-du-Québec, qui fabriqueront les châssis des autobus.

Questionné sur le degré d’automatisation de cette usine de 150 000 pieds carrés, le porte-parole explique qu’il est limité. « On a un robot qui aide dans la précision des coupes, mais autre que ça, c’est les soudeurs, c’est manuel », dit M. Kritsidimas.

Il faut savoir que les autobus de sociétés de transport en commun sont des véhicules hautement personnalisés. La configuration des sièges à l’intérieur peut, par exemple, peut modifier l’endroit et la manière de souder le plancher.

Bref, c’est tout sauf une tâche répétitive, là où excellent les robots industriels.

Une fois les châssis construits, ils seront acheminés à l’usine de Saint-Eustache, dans les Basses-Laurentides, où environ 500 travailleurs viendront mettre la touche finale aux autobus sur une ligne d’assemblage qui prend place dans un bâtiment de 170 000 pieds carrés.

« Tout se fait de A à Z au Québec », déclare fièrement le porte-parole de Nova Bus.

Au sujet de la main-d’œuvre nécessaire à l’accomplissement de ce méga contrat, M. Kritsidimas précise : « On ne prévoit pas une grande embauche puisque c’est un contrat qui s’étale sur les prochaines quatre années. Alors à moins qu’il y ait une augmentation de cadence, ce que ce contrat fait, c’est que ça sécurise les emplois chez Nova Bus à nos deux usines. »

Et les employés accueillent la nouvelle à bras ouverts. « C’est une super bonne nouvelle pour le secteur. Ça démontre qu’on fait confiance à l’expertise des travailleuses et travailleurs de Nova Bus et que nous avons la capacité de fabriquer les autobus électriques les plus avancés ici même au Québec » indique Daniel Cloutier, directeur québécois du syndicat Unifor.

« Nous sommes ravis de cette excellente nouvelle. Pour nous, c’est un contrat qui représente des années de travail et un véritable accomplissement », a pour sa part indiqué Jean-Sébastien Labelle, président de la section locale 1004 du même syndicat.

Retombées pour les fabricants de pièces d’ici

Des sommes versées à Nova Bus, il faut s’attendre à ce que plusieurs millions de dollars soient redistribués à travers plusieurs dizaines d’ateliers de fabrication au Québec puisque Nova conçoit et assemble des autobus, mais pas les pièces qui les composent.

« Il y a 20 fournisseurs au Québec qui vont représenter une très grosse partie du coût des pièces achetées dans ce contrat. Il y aura de grandes retombées économiques », indique M. Kritsidimas.

Le monde politique ne manque d’ailleurs pas de souligner l’impact de ces retombées.

« En investissant pour aider les sociétés de transport québécoises à acheter des autobus électriques, on continue de lutter contre les changements climatiques et on encourage les entrepreneurs québécois qui participent au développement de l’économie verte du futur », a indiqué Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine canadien et lieutenant québécois du gouvernement Trudeau.

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