Le nouveau rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) intitulé Quand la construction démolit : répercussions des chantiers sur les PME, révèle que 68 % des PME ont subi des perturbations à cause de chantiers de construction au cours des cinq dernières années, soit une augmentation de 27 % depuis 2018.
Des PME touchées par la construction au pays, 22 % (266 953) indiquent que les perturbations ont eu un impact majeur sur leurs activités. Lorsque les chantiers publics durent plus longtemps que prévu, l’impact des perturbations se fait également sentir plus longtemps. Selon les propriétaires de PME, la durée moyenne des perturbations liées aux travaux de construction, pour les 5 dernières années, s’établit à 508 jours.
« Les chantiers locaux causent de nombreux problèmes aux PME : congestion routière, poussière, débris, perte de clients, problèmes logistiques. Imaginez maintenant devoir composer avec cela pendant plus de 500 jours! Malheureusement, c’est le lot de beaucoup trop de petites entreprises au Canada », affirme François Vincent, vice-président à la FCEI.
En moyenne, les PME ont perdu 22 % de leur chiffre d’affaires durant le plus important projet de construction auquel elles ont été confrontées au cours des 5 dernières années. De plus, ces travaux ont entraîné environ 10 000 $ en dépenses supplémentaires (nettoyage, réparations).
L’ampleur, la durée et les répercussions des travaux peuvent varier d’un chantier à l’autre, mais les perturbations les plus fréquentes sont la congestion routière, la poussière, les débris et le bruit, qui affectent 58 % des PME. La difficulté pour les clients et les employés à se stationner (49 %), le stress important (23 %) et le préavis insuffisant (33 %) affectent aussi les PME situées dans les zones de construction.
« Les travaux publics pour améliorer les routes et les infrastructures (conduites d’eau, égouts, etc.) sont nécessaires, mais lorsqu’ils s’accumulent et durent longtemps, cela a comme incidence de freiner la croissance des commerces qui ont pignon sur rue dans les travaux. En améliorant la planification et l’exécution des travaux et en tenant compte davantage de la réalité des entreprises locales, on pourrait limiter les dommages collatéraux pour ces commerces de proximité », poursuit M. Vincent.
Plus des deux tiers (68 %) des propriétaires de PME estiment que le gouvernement devrait les dédommager lorsque des travaux publics ont un impact majeur sur leurs activités. La FCEI demande aux gouvernements de soutenir les PME pendant les périodes de travaux majeurs en établissant des plans complets d’atténuation des impacts.
Ces plans devraient comprendre une aide financière pour compenser les coûts engagés par les PME affectées, présenter des stratégies de planification et de communication améliorées et préciser la participation et le rôle de chaque palier de gouvernement. Les instances gouvernementales peuvent agir en ce sens, comme l’ont démontré les exemples des villes de Montréal et Québec qui ont mis en place des programmes d’indemnisation financière pour les PME affectées par les travaux routiers.
« On dirait que les gouvernements se renvoient la balle constamment en ce qui concerne la responsabilité des projets de construction et qu’entre-temps, les cônes orange ne font que se multiplier. Il est nécessaire d’établir clairement qui est responsable de l’atténuation des impacts des travaux et quelles mesures seront prises. Une meilleure gestion des projets de construction bénéficierait à la fois aux entreprises locales, aux municipalités, aux provinces et aux citoyens », conclut M. Vincent.
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