C’est maintenant chose faite! L’homologation par Santé Canada d’un premier implant imprimé en 3D par le Laboratoire de reconstruction anatomique 3D (LARA 3D) ouvre maintenant la porte a beaucoup de développement innovant dans le domaine médical. La création de prothèses de toutes sortes, aux dimensions personnalisées pour chaque patient, permettra d’éviter beaucoup de complications et de temps tant au niveau de l’opération, du suivi opératoire que de la guérison.
C’est en 2020 qu’Investissement Québec – CRIQ dévoilait le Laboratoire LARA 3D, un partenariat avec le CHU de Québec – Université Laval pour produire des prothèses implantables propres aux patients. Détenant depuis avril 2021 la certification ISO 13485, qui confirme que le processus de fabrication des nouveaux dispositifs médicaux respecte les plus strictes exigences de gestion de la qualité, l’organisation était en attente d’obtenir l’autorisation de produire au Canada un instrument médical implantable imprimé en 3D.
Avec l’homologation de Santé Canada, délivrée en septembre, le feu vert est donné au traitement de patients et à la production de la barre mandibulaire 3D Specifit utilisée pour la reconstruction de la mâchoire de personnes atteintes d’un cancer de la bouche.
« Nous sommes très fiers de pouvoir annoncer l’homologation par Santé Canada de la barre mandibulaire 3D Specifit, qui permettra non seulement d’offrir une meilleure qualité de vie aux patients grâce à des chirurgies optimisées, guidées et personnalisées, mais également de développer un pôle d’expertise sur l’équipement médical 3D au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval. Nous sommes convaincus que l’homologation de cette technologie n’est que le début de l’innovation, la recherche et le développement dans l’impression 3D médicale au sein du LARA 3D. », selon le Dr Gaston Bernier D.M.D., chef médical au Service de médecine dentaire en oncologie au CHU de Québec-Université Laval.
La fabrication additive
L’impression 3D, ou fabrication additive, déjà utilisée au niveau de modèles dentaires, pourra maintenant révolutionner la fabrication des implants médicaux. Les chirurgiens ne seront plus contraints d’adapter la physiologie du patient à des prothèses aux dimensions prédéterminées, mais feront plutôt fabriquer une prothèse sur mesure à partir de l’imagerie interne du patient et suivant les contours uniques de l’os à réparer. L’impression 3D utilisera des métaux biocompatibles par fusion sur lit de poudre par laser ou par faisceau d’électrons.
Le recours à ces prothèses métalliques imprimées plutôt que fabriquées de façon traditionnelle entraînera une amélioration de la qualité des soins au Québec grâce à la diminution du temps de chirurgie et de récupération des patients tout en améliorant leur qualité de vie. Bien que ces prothèses soient plus dispendieuses pour le moment, l’augmentation de la production et de l’utilisation devrait modérer les coûts.
Reconnaissance de l’expertise québécoise
Ainsi, l’homologation d’un premier produit 3D Specifit est une reconnaissance de l’expertise québécoise en impression 3D médicale. D’autres innovations sont à prévoir, en partenariat avec le secteur privé, qui peut profiter des équipements et des connaissances accessibles au LARA 3D.
« Les collaborations entre les milieux industriels et de la recherche permettent au Québec de développer davantage d’innovations médicales. L’homologation de cet implant en est un excellent exemple. En soutenant le Laboratoire de reconstruction anatomique 3D, on souhaite stimuler la recherche collaborative dans des secteurs d’avenir afin d’améliorer la compétitivité des entreprises et la qualité de vie de la population québécoise. »
– Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation et ministre responsable du Développement économique régional
Pour ce faire, des investissements d’environ 8 millions $ ont été nécessaires pour l’aménagement des installations, l’achat des équipements et le temps des ressources humaines impliquées dans la R-D et le processus d’homologation. Le gouvernement du Québec a financé 3 477 873 $ par l’entremise du Programme de soutien à la recherche, volet 2 – Soutien au financement d’infrastructures de recherche.
Ce projet met aussi en lumière les grandes possibilités de la collaboration entre des professionnels d’univers différents pour faire naître l’innovation, soit un centre hospitalier universitaire, le CHU de Québec-Université Laval, et un centre de recherche industrielle appliquée, Investissement Québec – CRIQ.
Du côté du secteur privé, le fabricant de vis orthopédiques Alkom Digital et le producteur de poudres métalliques pour l’impression 3D AP&C ont également été mis à contribution. Axelys, l’organisme dédié à l’accompagnement de chercheurs et d’entrepreneurs pour le développement et le transfert de l’innovation issue de la recherche publique, a participé au financement à hauteur d’environ 225 000 $, par l’entremise du Programme de soutien aux organismes de recherche et d’innovation (PSO), volet 2d, dédié à la maturation technologique.
Image tirée de la vidéo annonçant le dévoilement de LARA 3D par Investissement Québec. Visionnez le tout ici.