Dans le cadre de son Plan d’action pour le secteur de la construction, le gouvernement du Québec mise sur l’utilisation de la modélisation des données du bâtiment, également connue sous l’appellation Building Information Modeling (BIM), pour accroître la productivité de l’industrie de la construction. À cette fin, une feuille de route gouvernementale a été élaborée et récemment adoptée par plusieurs donneurs d’ouvrage publics en vue d’intégrer progressivement, dès 2021, le BIM dans les projets d’infrastructure publique.
L’objectif de cette feuille de route est d’établir la cadence d’implantation du BIM en se dotant de cibles concrètes et réalistes pour amorcer un virage numérique important en matière de conception, de construction et d’exploitation des infrastructures publiques, et ce, tout autant pour les bâtiments que les ouvrages de génie civil.
Le BIM vise à développer, à terme, une gestion plus efficace et agile des projets d’infrastructure publique. Les projets majeurs, tout comme ceux de plus petite envergure, devraient tous ultimement être réalisés en utilisant les processus et outils du BIM, ce qui permettra de profiter pleinement de tous les bénéfices découlant de la transformation numérique et d’une collaboration rehaussée entre les intervenants à toutes les étapes d’un projet.
Outre l’accroissement de la productivité, les bénéfices de la feuille de route gouvernementale pour le déploiement du BIM concernent principalement :
- l’adhésion des acteurs de l’industrie à la démarche et leur adoption du virage numérique;
- l’attractivité accrue du secteur de la construction sur diverses catégories de travailleurs de l’industrie;
- le développement et la mise en œuvre d’une vision commune et collaborative;
- l’annonce à l’avance du démarrage des projets selon des cibles établies par chacun des organismes publics engagés à implanter les pratiques du BIM, permettant ainsi à l’industrie de mieux se préparer.
Les avantages de l’utilisation du BIM sont indéniables :
- l’augmentation de la productivité et de l’agilité, notamment par l’amélioration du travail collaboratif et la réduction des demandes de changement en chantier;
- un meilleur partage des données en temps réel, ce qui diminue les délais grâce à une communication améliorée et à une collaboration accrue entre les différents intervenants;
- une efficience augmentée et la réduction des risques d’erreurs grâce au regroupement des données et des intrants sur une même plate-forme technologique accessible à tous les intervenants (concepteur, entrepreneur, exploitant, etc.);
- la possibilité de visualiser les projets en trois dimensions et de juxtaposer leurs multiples facettes, ce qui favorise une meilleure compréhension du projet par toutes les parties prenantes et permet ainsi de déterminer plus rapidement les modifications à apporter et de déceler en temps réel les erreurs ou les omissions;
- un contrôle renforcé des coûts de construction par une planification et une estimation plus justes.
Le Plan d’action pour le secteur de la construction vise à soutenir l’industrie dans la réalisation des nombreux projets découlant du Plan québécois des infrastructures, notamment les 180 qui sont inscrits en annexe de la Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure.
Les partenaires, ministères et organismes suivants sont signataires de la feuille de route gouvernementale : la Société québécoise des infrastructures, le ministère des Transports, la Société d’habitation du Québec, Hydro-Québec, la Ville de Montréal et la Ville de Québec.
Pour les exercices 2020-2021 à 2022-2023, le gouvernement consacrera les sommes suivantes au virage numérique du secteur de la construction :
- 25,3 M$ pour soutenir le virage numérique des entreprises du secteur de la construction;
- 9,7 M$ pour l’accélération de la modernisation des infrastructures et des processus technologiques des donneurs d’ouvrage publics;
- 3 M$ pour la préparation et la réalisation d’une feuille de route gouvernementale intégrant le BIM.
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