L’industrie du textile a le vent dans les voiles !

«En matière de textile industriel, on ne parle pas de déclin mais de croissance de l’industrie, insiste Linda Cyrenne, chargée de projet et responsable des communications au Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie textile du Québec (CSMO). Il faut bien distinguer le textile vestimentaire du textile technique qui offre des possibilités infinies. Nous sommes à un tournant majeur de l’évolution de ce secteur qui a su innover de plusieurs façons en rajoutant, par exemple, des spécifications à une fibre pour la rendre plus respirante».

Un domaine dans lequel les chinois n’excellent pas encore selon Mme Cyrenne, ce qui laisse aux entrepreneurs québécois quelques longueurs d’avance. «Ils peuvent toujours s’adapter, mais en travaillant avec de gros volumes, ils réduisent leurs marges de manœuvre. Au Québec, nous sommes à proximité des marchés, nos délais de livraisons sont plus courts. Les structures québécoises sont faites pour les petits lots et c’est cette qualité de service recherchée», constate-t-elle.

Emplois stables

Contrairement au secteur de l’habillement qui a beaucoup souffert de la concurrence asiatique, l’industrie du textile technique offre encore des belles opportunités d’emplois. «Dans le domaine manufacturier en général, les entreprises ont parfois du mal à rejoindre la main-d’œuvre», reconnaît Mme Cyrenne, mais en textile, les embauches sont stables dans l’ensemble et les conditions de travail, intéressantes. Le métier du textile a beaucoup évolué. Le salaire est de 14$ de l’heure en moyenne en plus des avantages sociaux».

Le CSMO recense environ une trentaine d’entreprises textiles dans la région de Québec qui ont été proactives en se réorientant avec succès vers le textile technique et autres textiles à valeur ajoutée. C’est le cas de Bennett Fleet, une entreprise de Vanier, fournisseur de solutions écologiques en contrecollage et impressions de matériaux textiles souples. La compagnie possède sept centres de production au Canada et en Amérique du Nord.

L’exemple de Voiles Saintonge

C’est le cas aussi de Voiles Saintonge, fabricant de voiles sur-mesure, confectionnées dans un nylon renforcé de kevlar résistant mieux aux intempéries. Un marché de niche qui regroupe peu de concurrents, ce qui explique en partie la belle croissance de l’entreprise qui progresse de 3 à 4% en moyenne chaque année.

«Nos principaux concurrents sont de grands groupes peu intéressés à travailler avec de petits volumes», explique Jean Saintonge, président et fondateur de Voile Saintonge. En plus de la fabrication de voiles, l’entreprise québécoise offre également un service complet de réparation et de modification de voiles, comme l’ajout de bande de ris ou le remplacement de ralingue pour étais creux et enrouleurs. Des services personnalisés qui font toute la différence dans un domaine de luxe où le client recherche de la qualité à long terme et à prix compétitif.

«Les gens qui s’équipent d’un bateau le conserve pour plusieurs années. Lorsque le travail est bien fait, ils reviennent toujours vers nous. Nous intervenons régulièrement sur la restauration ou la réparation de ces embarcations», conclut M. Saintonge.

L’entreprise, qui fait essentiellement affaire au Canada, possède quelques prestigieux clients en Europe. Jean Saintonge cite en exemple un belge adepte des courses autour du monde qui lui fait confiance depuis des années. De beaux projets, qui lui apportent une belle visibilité.

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