L’industrie aérospatiale domine un secteur fortement en croissance

Selon une enquête sur les Investissements privés et publics au Canada de février dernier, le secteur du matériel de transport a reçu des investissements de 259,2 millions de dollars en 2005, alors que les prévisions de cette année atteignent les 292,2 millions de dollars, en hausse de 13%. Dans le secteur de la machinerie, le bilan est moins reluisant. En 2005, les investissements étaient de l’ordre de 117,2 millions de dollars tandis que cette année, cela ne devrait pas dépasser les 98 millions de dollars. C’est une baisse de 16%.

Au Québec, le secteur de l’aéronautique occupe une place prépondérante dans l’économie. En 2005 seulement, près de 40 000 travailleurs étaient à l’emploi d’une entreprise du secteur parmi lesquelles on y retrouve 4 leaders mondiaux: Bombardier, Bell Helicopter, Pratt & Whitney et CAE. Et cette croissance du nombre d’emplois ne fait qu’augmenter année après année.

«Bombardier vend principalement ses avions aux États-Unis et Pratt & Whitney en fait tout autant avec ses moteurs dédiés aux jets d’affaires. Face à une économie qui roule très bien, les résultats ne peuvent pas faire autrement que de donner lieu à une croissance», explique Bernard Strauss, conseiller en développement industriel au ministère du Développement économique, de l’innovation et de l’Exportation du Québec.

Bien positionné

Selon M. Strauss, un spécialiste du secteur aéronautique, le Québec est très bien positionné, du fait qu’il sait innover pour mettre sur le marché de nouveaux produits et investir en recherche et développement pour avoir une longueur d’avance sur ses concurrents.

«Chez Bombardier, c’est le cas notamment avec ses deux nouveaux modèles de la série Challenger 300 et 605. Même chose du côté de Bell Helicopter: son futur modèle 429, qui devrait être disponible en 2007, a un avenir assuré puisque près de 200 commandes sont déjà placées».

Nouveau moteur

Pour ce qui est de Pratt & Whitney, une entreprise qui consacre 400 millions de dollars annuellement en recherche et développement, elle est appelée à augmenter sa cadence de production depuis qu’elle a mis au point un nouveau petit moteur à réaction pour les jets très légers.

«Pratt & Whitney a raflé tout le marché de ce secteur. Elle prévoit vendre plus de 2 000 de ces moteurs par année. Ça s’adresse particulièrement à l’avion-taxi, c’est-à-dire un appareil pouvant transporter de 4 à 5 passagers, pressés par le temps, qui veulent éviter la congestion des aéroports et toute la question des contrôles et de la sécurité. Ces avions-taxis vont pouvoir décoller d’aéroports plus petits, ce qui va permettre à ces gens d’affaires de se déplacer plus rapidement. C’est un nouveau concept et Pratt & Whitney est bien positionné pour répondre à cette demande».

Le Québec se hisse au 6e rang mondial dans le secteur aéronautique derrière les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Japon. Quant à Montréal, plaque tournante de l’industrie, elle figure parmi les plus grands centres aérospatiaux du monde, avec Seattle et Toulouse. La ville regroupe quelque 250 entreprises.

Depuis les dix dernières années, la croissance des ventes dépasse les 100% et a atteint les 11,1 milliards l’an dernier. Faut-il toujours demeurer optimiste pour l’avenir? À cette question, Bernard Strauss est catégorique: il n’y a pas lieu de s’inquiéter. «À moins d’un ralentissement majeur aux États-Unis, tout s’annonce très bien et la tendance devrait se maintenir».

Créneaux d’excellence

Dans les autres secteurs de l’industrie du matériel de transport, Bernard Strauss demeure optimiste. Malgré quelques soubresauts, l’industrie automobile nord-américaine va bien, entraînant du même souffle des conséquences positives aux 400 entreprises reliées au transport terrestre au Québec, dont 110 sont fournisseurs de pièces aux constructeurs automobiles.

«Au Québec, la volonté des entrepreneurs est de développer de nouveaux créneaux d’excellence. Ce qui est le cas dans le secteur des matériaux légers avec l’introduction de l’aluminium dans l’automobile. L’éthanol issu de la fermentation du maïs, les véhicules électriques et la production de piles à hydrogène sont d’autres atouts auxquels le Québec est en mesure de consacrer en termes de recherche et développement».

Fait à noter, l’industrie aérospatiale occupe toujours le premier rang des exportations québécoises ou l’équivalent de 14% de l’ensemble des exportations manufacturières.

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