Déneigeuse de remorques et balais mécaniques

Il faut dire qu’à Saint-Rémi de Tingwick, entre Victoriaville et Asbestos, la région était fortement rurale à l’époque et même encore aujourd’hui, le secteur agricole y exerce une présence fort importante dans ce coin de pays.

Mécanicien de formation, M. Nolin a continué d’opérer l’entreprise de son père mais avec les innovations technologiques et l’informatisation des véhicules automobiles, il fallait se convertir pour assurer la survie de cette petite entreprise.

En 1996, il a eu cette idée de génie : concevoir et fabriquer des balais mécaniques selon un nouveau concept. Preuve que quelque fois il n’est pas nécessaire de s’établir dans un grand centre urbain pour affronter les nouvelles exigences du marché, les balais mécaniques d’Eddynet, une nouvelle compagnie qu’il a créée dans les locaux existant de son entreprise se vendent partout au Québec, ailleurs au Canada et bientôt à l’international.

Suspension et pivot

C’est en examinant les balais mécaniques disponibles sur le marché que l’idée est venue à Mario Nolin d’offrir un produit modifié. « Nos brosses disposent d’un système flottant de suspension. Ainsi, le poids du balai s’ajuste en fonction de la surface qu’il nettoie. Les autres balais disponibles exercent la même pression, ce qui contribue à leur usure plus rapidement. »

L’idée principale repose sur l’installation d’un pivot et de l’arrangement des roues. « Les balais se ressemblent tous sur le marché. Toutefois, les nôtres sont munis d’un pivot qui supporte la structure, ce qui contrôle le poids de la brosse. L’opérateur n’a pas besoin de contrôler le poids ; ce qui représente aussi un autre avantage. De plus, s’il y a un obstacle sur la surface, la brosse va monter et suivre la forme de l’obstacle tandis que les autres produits sur le marché vont garder la même pression sur l’obstacle. »

Actuellement, l’entreprise propose dix modèles de balais mécaniques. Les équipements d’Eddynet ont été acquis notamment par plusieurs divisions du ministère des Transports du Québec, un peu partout sur le territoire.

D’autres ont été vendus à des entreprises et même des corporations municipales comme celle de Saluit, située dans le Grand Nord. « Nous nous sommes conformés aux exigences du MTQ. En premier, il fallait faire nos preuves et nous avions conçu un prototype. Les gens du ministère en ont fait l’essai ; ils ont évalué la qualité de notre service et vérifié si leurs normes étaient respectées. Nous avons ensuite pu vendre notre premier balai au MTQ ! Je me souviens très bien, c’était pour la division de l’Assomption », rappelle-t-il.

Fabrication et sous-traitance

La manière de procéder pour la fabrication des balais est composée en grande partie de sous-traitants. « Nous concevons la machine ici à Saint-Rémi et nous faisons l’assemblage. Par contre, le découpage des pièces est effectué par Novatek Laser, une entreprise située à Chesterville, à quelques kilomètres de Saint-Rémi. »

Novatek est spécialisée dans la découpe de métal au laser mais aussi dans la fabrication de machineries agricoles et forestières sous la marque de commerce Anderson. « Les pièces sont donc découpées par Novatek, ce qui me dispense d’avoir des équipements, de la main-d’œuvre pour le faire. Le découpage au laser est plus rapide, plus précis et nous ne sommes plus obligés de percer des trous. »

Une déneigeuse de remorques

La dernière invention de Mario Nolin s’est méritée un prix pour son innovation de l’Association des manufacturiers d’équipement de transport et des véhicules spéciaux (AMETVS). Il s’agit d’une déneigeuse de remorques et cet équipement s’adresse bien sûr à tous propriétaires de flotte.

« Nous avons pris trois mois pour en faire la conception. À l’automne 2004, nous avons conçu le prototype et en 2005, notre premier client, une entreprise de transport située dans la région montréalaise, s’est procuré la première déneigeuse. La compagnie Cascades, située à Kingsey Falls, en a acheté une également plus tard dans l’année. »

Le principe de la déneigeuse est simple. Ajustée à environ 18 pouces du toit de la remorque, une gratte en « V » enlève une première couche de neige. Ensuite, la brosse touche le toit de la remorque. Notons qu’elle peut déneiger des remorques de 4 pieds à 13 pieds 6 pouces de haut. Ainsi, les remorques à plateau, trains routiers, remorques conteneurs et les remorques standards peuvent être facilement déneigés par cet équipement.

La pression de cette brosse est contrôlée par des capteurs de proximité et un automate programmable, ce qui évite d’endommager les toits des remorques.

Le processus de nettoyage dure entre une et quatre minutes, tout dépendant de la quantité de neige sur le toit.

Quant à la manipulation de l’équipement comme tel, la remorque passe en dessous de la brosse. Le conducteur positionne sa remorque sous la brosse. Il appuie sur le bouton « départ » afin de démarrer la séquence d’opération. La brosse descend jusqu’à ce qu’elle touche le toit. Le conducteur avance donc afin que cette dernière enlève la neige du toit. Lorsque la brosse ne touche plus le toit de la remorque, elle reprend sa position initiale.

Malgré le fulgurant virage de son entreprise grâce à ses idées, Mario Nolin ne se qualifie pas d’inventeur. « Je suis un innovateur, je n’ai fait que modifier des équipements existant sur le marché », dit-il modestement. Il n’en demeure pas moins qu’il possède des qualités d’entrepreneur et que les difficultés ne l’effrayent pas. « J’en suis maintenant à percer le marché international et c’est très stimulant ! »

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