En 2006 le bioalimentaire progresse de 1,2% annuellement

Parmi tous les secteurs de l’industrie bioalimentaire, c’est celui des aliments et boissons qui a le plus progressé avec une augmentation de 416 millions $. En revanche, le rapport indique une diminution des investissements de l’ordre de 3,7% entre 2002-2005 dans le bioalimentaire. Et curieusement, le secteur des aliments et boissons enregistre la plus forte baisse de ses investissements avec 19,3%.

Au chapitre de la création d’emplois, l’industrie affiche un meilleur rendement par rapport à l’ensemble de l’économie. Ainsi, toujours au cours de la période 2002-2005, il s’est créé au-delà de 21 000 emplois, ce qui représente 12,2% de la création totale des nouveaux emplois au Québec. En 2005, on dénombrait quelque 460 000 emplois reliés directement à l’industrie bioalimentaire.

Exportations en hausse

Pour ce qui est des exportations, le Québec fait bonne figure. Le rapport soulève une croissance annuelle de 2,2% entre 2002-2005, ce qui signifie des revenus de 3,8 milliards de dollars. Outre le Mexique et les États-Unis, les échanges commerciaux sont en hausse avec l’Union européenne et le Japon notamment. Ils ont passé de 25,6% à 36,5%, tandis que les importations grimpaient de 69,3% à 77,8% au cours de la même période, portant ainsi l’excédent des exportations sur les importations à 345 millions de dollars.

L’industrie oriente ses efforts vers le mode santé

Depuis que les baby-boomers adoptent de nouvelles habitudes alimentaires pour une meilleure santé et que la science découvre les propriétés bénéfiques de plusieurs fruits et légumes, l’industrie de l’alimentation et des boissons n’a pas d’autre choix que de s’ajuster à la nouvelle réalité. C’est un phénomène du 21e siècle.

Selon l’agence d’information Food Navigator, tout le secteur des aliments biologiques va continuer sa croissance en 2007. Et le Québec n’y échappe pas. Voilà pourquoi les grandes surfaces des chaînes alimentaires allouent de plus en plus d’espace aux produits biologiques.

Une autre tendance qui est là pour demeurer est celle du yogourt fouetté. Food Navigator indique que la génération des 35 ans et moins a un petit faible pour les mélanges de jus de fruits et de yogourt.

Pour ce qui est du marché des aliments minceurs, rien n’est sûr. Il semblerait qu’il y ait perte de vitesse au profit des produits affichant santé.

Une réforme s’impose

La présence de plus en plus élevée de produits biologiques dans les supermarchés, interpelle le Conseil des appellations agroalimentaires du Québec (CAAQ) qui s’inquiète de l’environnement dans lequel s’effectue la cueillette de plusieurs petits fruits sauvages tels les bleuets, champignons et canneberges.

Au CAAQ, on explique que les normes doivent être révisées pour protéger le consommateur en assurant une meilleure conformité aux exigences biologiques et une traçabilité des produits.

L’objectif de la future réforme vise à protéger les lieux de cueillette de toute contamination possible par des pesticides, organismes génétiquement modifiés (OGM) ou autres sources de pollution tels dépotoirs, sites d’enfouissement et industries. Ces lieux devront se situer à plus d’un kilomètre.

Oméga-3: une mode incontournable

Après la mode des aliments sans gras trans et faibles en calories, voilà maintenant que les produits à valeur ajoutée, comme les Oméga-3, prennent de plus en plus de place. Il s’agit d’un marché en pleine expansion. Surtout depuis que l’on connaît les vertus de l’Oméga-3.

Selon la diététiste Isabelle Huot, il y a deux types d’Oméga-3: ceux de source végétale (ALA) et les autres de source marine (AEP et ADH). Ces derniers sont reconnus pour leur contribution positive à l’endroit du système immunitaire, cardiovasculaire et même sur le cerveau.

C’est ce qui explique la raison pour laquelle tant d’industries alimentaires ont emboîté le pas pour y ajouter des éléments d’Oméga-3. La demande est en nette croissance et chez le fabricant des jus Oasis on y a investi beaucoup pour suivre la tendance. Chaque année, l’entreprise produit 500 000 caisses de boissons avec suppléments pour l’ensemble du pays. Et au Québec, ce sont les jus Oméga-3 qui demeurent les plus populaires.

Produits de chèvre en hausse

Selon les dernières statistiques du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), le lait de chèvre est en forte augmentation au Québec. On évalue annuellement à 500 000 litres le volume de lait destiné à la consommation.

Un spécialiste du MAPAQ, Pierre Dumoulin, indique que plusieurs consommateurs associent le lait de chèvre à un aliment santé. Pour lui, les produits de la chèvre répondent à des préoccupations alimentaires. Au chapitre du fromage de chèvre, les ventes ont augmenté de 60% au Canada, alors que le Québec et l’Ontario représentent à elles seules 80% du marché. Une étude réalisée en 2001 note que le fromage de chèvre représente 5% de tous les fromages fins vendus au Québec, dont près de la moitié est produit chez nous.

Quelque 35 entreprises produisent une centaine de fromages de chèvre. Au Québec, le Syndicat des producteurs de chèvres regroupe 402 éleveurs pour un total de plus de 17 000 chèvres. Mine de rien, l’industrie caprine québécoise occupe de plus en plus une partie importante à l’intérieur de l’agriculture.

Chaudière-Appalaches: le cœur du bioalimentaire

De toutes les régions du Québec, c’est celle de la Chaudière-Appalaches qui constitue le pôle le plus important dans l’industrie bioalimentaire. Selon un document du MAPAQ, «avec un produit intérieur brut (PIB) régional évalué à 1,34 milliard de dollars et quelque 35 000 emplois, l’industrie bioalimentaire de la région génère 9,1% du PIB et 7,6% des emplois de l’ensemble de l’industrie bioalimentaire québécoise. C’est dire que la contribution de la région à cette industrie, en matière de PIB, est presque deux fois plus importante que son poids démographique».

Montérégie: le moteur agroalimentaire

Après Montréal, la Montérégie occupe le deuxième rang dans le secteur de la transformation alimentaire. Cela procure près de 19 000 emplois dans quelque 320 entreprises spécialisées dans la transformation des viandes, des produits laitiers et des fruits et légumes. La situation géographique de la Montérégie favorise l’implantation de nouvelles manufactures. La proximité des marchés de Montréal, du Nord-Est américain et de l’Ontario ont eu raison de plusieurs géants tels Agropur, Cargill, Olymel, Lassonde et Les Aliments Carrière.

Dans un document public, le MAPAQ souligne que «la Montérégie mérite son titre de locomotive bioalimentaire du Québec par la diversité de ses cultures, l’envergure de ses industries de transformation alimentaire et la vision entrepreneuriale de ses producteurs. Aussi, l’industrie agroalimentaire de la Montérégie n’est-elle pas seulement un moteur économique de première importance pour la région, elle en est également un pour l’ensemble du Québec».

Une industrie de 30 milliards $

Au Québec, l’industrie alimentaire représente des revenus de 30 milliards de dollars et procure de l’emploi à 430 000 personnes réparties dans quelque 60 000 établissements. Ce qui signifie qu’une personne sur dix travaille dans ce secteur d’activité dans chaque région de la province. Or, pour assurer son développement économique, le Ministère soutient que l’industrie bioalimentaire se doit d’être prospère pour relever les prochains défis et faire face aux grands enjeux.

Plan stratégique 2005-2008

Dans son plan stratégique 2005-2008, l’objectif du MAPAQ est de valoriser le secteur bioalimentaire. «Cela tient au fait que ce secteur d’activité est très important au Québec. La prospérité socio-économique de plusieurs régions du Québec est étroitement liée à la vitalité générale du bioalimentaire», explique le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Yvon Vallières. (N.D.L.R. avant les élections du 26 mars 2007). «Il importe donc de faire converger les interventions du Ministère vers la mise en valeur de ce secteur et de rassembler toutes les conditions possibles qui permettront d’en tirer le plein potentiel, au bénéfice du Québec et des régions».

Pour le Québec, l’industrie bioalimentaire doit être prospère et variée, tournée vers la valeur ajoutée et qu’elle produise des aliments sains dans le respect de l’environnement et en appui au développement du Québec et de chacune des régions.

De plus, le développement économique et régional du bioalimentaire doit s’exercer de concert avec le travail en partenariat de l’industrie, ainsi qu’avec les milieux gouvernementaux et régionaux, pour favoriser l’amélioration de la compétitivité des entreprises, la diversification et la création de valeur ajoutée en région.

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